Ceci n’est plus à prouver, l’inspiration n’a jamais été le facteur faisant défaut à Thérion ! Après le double concept Lemuria/Sirius B, deux disques sont à nouveau nécessaire pour supporter toute la créativité développée par les suédois dans Gothic Kabbalah.

Oh, oh, et quel bonheur de retrouver dès le premier titres ces sonorités fantastiques ayant fait la gloire de « Vovin » : rythmique caractéristique, chœurs et envolées lyriques, du grand Thérion ! Les titres suivants conservent ces ambiances très symphoniques, mais prennent une teinte nettement plus heavy métal, confirmant ainsi l’évolution du groupe sur cette voie, dans la juste continuité des album précédents. Le chant masculin met en avant cette tendance...mais puisqu’il est question des vocaux…c’est un véritable festival de chant qui s’offre à nos oreilles. Il faut dire qu’avec des invités de session tels que Mats Levens ou encore Snowy Shaw, il y avait de quoi créer une vraie chorale (à écouter sur « Chain of Minerva » ! où tout le monde s’y met, tout simplement grandiose).

Les parties lyriques, masculines ou féminines restent de purs chefs d’œuvre de qualité et d’émotion, l’élément nouveau sur ce nouveau Therion demeurant l’emploi plus poussé d’un chant clair féminin qui s’il n’est pas foncièrement mauvais, ne crée cependant pas de « plus » au niveau des compositions. Chaque titre se révèle comme étant particulièrement riche, dans des ambiances toujours fantastiques, proche du mystique dans les parties lentes (3. « The perrenial Sofia »), plus épiques dans les parties rapides (7. « Trul ») alors portées par une rythmique « au galop » et surtout par une batterie titanesque et très technique, autre point très fort de "Gothic Kabbalah". Deux compositions de facture plus progressive (vive la basse !) viennent toutefois ralentir le rythme de l’album, le hachant quelques peu par une complexité exigeant en effet une écoute plus attentive. Oui, et malgré ce chant féminin qui n’est décidemment pas une réussite totale, la deuxième partie de Gothic Kabbalah nous entraîne dans un autre univers mystérieux mais éclairé, terminant en apothéose par un « Adulruna Redivivia » de 14 minutes, soit autant de pur plaisir symphonique.

Beaucoup de travail a visiblement été effectué par Therion sur les ambiances de "Gothic Kabbalah", un album majestueux et magique où il n’est pas toujours facile d’entrer mais dont les compositions très riches laissent encore entrevoir une inspiration qui semble loin d’être tarie.