Heavy Heavy Low Low n’a pas seulement un nom original. Il a tout d’abord la pochette de son album « Everything’s watched, everyone’s watching » qui provoque un écoeurement total dès le premier coup d’œil car elle représente un siphon de lavabo bouché par des cheveux. Ensuite il y a sa musique qui est un mélange dérangeant de Punk-Hardcore barré rempli d’influences métal tels que le Death voir du Grind.

Comment définir la musique du combo ? Afin de répondre à cette question je vais effectuer une description de ce qu’est un morceau type de Heavy Heavy Low Low. Tout d’abord il n’existe aucune structure banale couplet-refrain etc. Les plans sont tous issus de registres musicaux différents et s’enchaînent dans des titres qui font souvent moins de deux minutes, par exemple le morceau d’ouverture « This is realy testing the patience I’ve never had » ne fait que trente-deux secondes, ce qui est plutôt surprenant pour ouvrir un album. Les guitares quant à elles flirtent avec de nombreux styles allant tel que le Punk, en passant par le Thrash et le Death-métal et rejoignent même le Jazz sur certains morceaux comme « I Forgot 2 And A Half Days ». La basse est présente sans être au premier plan mais se démarque néanmoins dans les passages les plus Jazz pas de biais de quelques slaps. La batterie est technique et complexe, en raison d’incessants changements de rythmes et de tempos qui perturbent l’album. Le chant, pour terminer, se contente de faire comme le reste des instruments, à savoir varier les registres, comme le traduisent les chants punk à moitié faux, les cris écorchés perçants et imbibés de haine, sans oublier les hurlements Death-métal (le timbre du chanteur est alors très proche de celui de Barney Greenway de Napalm Death). Bref le but de la musique de Heavy Heavy Low Low est de surprendre et ils y arrivent très bien.

Les inconditionnels de ce style de Hardcore barré -aussi appelé Mathscore- accrocheront de toute évidence car, il y a une réelle qualité dans la musique de Heavy Heavy Low Low. Une impression de désespoir de haine et de malaise se dégage des titres et l’impact est monstrueux. En revanche ceux qui sont plus habitués aux groupes aux compositions plus claires et plus simples peuvent passer leur chemin, à moins qu’ils accordent beaucoup de patience à l’écoute de l’album. Quoique l’on en dise, le Mathscore est vraiment un style à part, à la foi anti-mélodique, anti-conformiste et malgré tout sensationnel.