Après deux excellents albums signés chez Nuclear Blast, Mnemic revient avec un troisième effort. Fort de leur nouvelle recrue, le frenchy Guillaume Bideau, ex-chanteur de Scarve, le groupe a prit un tournant décisif avec Passenger.

Pour son troisième album, les danois de Mnemic ont fait la part belle à la mélodie, portée par les chœurs de l’ex-Scarve, tout en conservant un son et une musique des plus violentes. Coincé entre Fear Factory et Meshuggah, le groupe a trouvé son créneau, faisant de ses chansons un refuge à rythmiques bulldozer, décalé et péchu.
Le travail sur la composition et les arrangements est monumentale avec beaucoup de variantes, une bonne utilisation du son stéréo et des samples en abondance qui viennent enrichir la musique. Les chansons sont longues, Mnemic ayant opté une fois de plus pour des structures « labyrinthes » ou le thrash assassin du combo vient parfaitement se greffer aux mélodies pour un album fort en contraste. Et plus l’album défile, plus les compositions se diversifient, les trois premières chansons formant une sorte de bloc.

Malheureusement le mixage en vient presque à gâcher les chansons. Le volume sur les guitares n’est pas assez fort, la batterie couvre tout et même si Brian manie les baguettes comme un chef, cela ne suffit pas. La musique est de plus trop brouillon -pas en qualité- mais en profondeur car les couches de sons sont trop nombreuses à se poser sur chaque passage. En ajoutant à cela la structure complexe des morceaux, qui n’était pas un défaut à la base, l’album devient vite indigeste et « fouillis » à l’image du chant de Guillaume, qui ne semble pas se décider entre voix claire et voix criée.

Il faut vraiment passer le cap de la production et se plonger dans l’univers Mnemic pour apprecier le nouvel album. Plusieurs écoutes sont donc nécessaires à Passenger pour en capter les richesses, qui effaceront petit à petit les défauts de sa production.