Après une première démo remarquée et un premier album (« …Et la douleur reste la même ») acclamé, The Arrs revient avec l’ambition de rencontrer un succès encore plus grand. « Trinité », son nouveau bijou, propulsera sûrement The Arrs comme étant le groupe français incontournable.

Après une minute de sample en guise d’introduction, tombent le premiers riff et les premiers martèlements. L’auditeur est déjà satisfait par la production imposante garantie par Francis Caste, avec qui le groupe avait déjà collaboré pour son premier album. Les douze titres qui suivent ont tous comme point commun une grande brutalité et, contrairement à ce que l’on pourrait supposer, la majeure partie des titres parvient à se démarquer. Certains comme « Originel » se détachent du lot, par des chants clairs mélodiques où d’autres comme « Prêcheur » par de puissants breaks Hardcore. Nous remarquerons que les touches Thrash-métal sont nettement plus présentes dans cet album que dans le dernier, comme l’indique le rapide et extrême « Delivrance ». Nous pouvons même dire que le groupe frise par instant le Death-mélodique comme le traduit « Regrets » aux riffs à la fois agressifs et accrocheurs.

Malgré un niveau technique considérable, on peut toutefois déplorer l’absence de solos de guitares qui auraient offert un contraste avec la violence. A la place de solos, le groupe a préféré instaurer au centre de l’album, un morceau instrumental et mélancolique où guitare sèche et claviers rentrent en écho. En conclusion, nous pouvons dire que The Arrs a confectionné un album à la fois extrême et fin qui met en avant le potentiel du groupe. Ce potentiel apparaît également au niveau des textes : le combo écrit dans sa langue maternelle et propose des paroles relativement intelligentes, loin de bêtes incitations à la haine sans fondement. A noter que le groupe s’éloigne par instant de la langue de Molière, comme le traduit la chanson « Hunted by your sin », ce qui prouve que ce groupe a entrepris de s’ouvrir au monde. Oui, au monde, et il se pourrait bien que celui-ci soit à la portée de The Arrs tant « Trinité » est un album mature.