CHRONIQUES D'ALBUMS




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XASTHUR
Xasthur [ 2007 ]
Pavillon 666 - metal rock webzine MCD - Durée : 24.15 - Style : Suicidal Black Metal
Informations :
Interview :
Contact label : http://www.moribundcult.com
Contact groupe : http://www.xasthur.mercurous.net
 


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ORIGINALITE
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TECHNIQUE
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PRODUCTION
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EMOTION
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Chronique : 18 février 2007 - Chroniqueur : ORPHANAGE
 

Voilà un phénomène étrange qu'il serait très intéressant d'explorer plus en profondeur : alors que le Black Metal rapide nous vient essentiellement de Scandinavie et contamine la majorité de l'Europe, les Etats-Unis restent plus ou moins hermétiques à cette appréhension du genre. Car, c'est quasiment systématique, les groupes de Black Metal anglo-saxons font presque tous partie du club très fermé du Suicidal Black Metal. Pas de rapidité d'exécution pour eux (ou presque pas), pas de dynamisme et de haine aveugle : les Black-Métalleux américains se morfondent dans leur mal-être, qu'ils expriment à l'aide d'une musique froide, extrêmement lente et écrasante, haineuse mais laissant place à des sentiments tels que la tristesse et la mélancolie. C'est étrange de constater que les acteurs principaux du Suicidal viennent tous des Etats-Unis. I Shalt Become, bien sûr, mais aussi Leviathan, Muutilation, l'anthologique Judas Iscariot, et, l'un des plus importants, Xasthur. Interrogez-vous sur les raisons de ce comportement musical : pourquoi ce mal-être est-il propre aux Etats-Unis? Pourquoi tous les combos Black de là-bas officient-ils dans un registre Suicidaire? Nous ne répondrons pas à cette question ici. Pour l'heure, écoutons le nouvel EP de Xasthur.

Car, oui, la nouvelle sortie de l'Américain Malefic, seul membre de Xasthur, est un EP contenant 3 titres. La sombre âme est décidément très (voire trop, selon certains) prolifique puisqu'elle enchaîne les Albums, EP et splits (ah, le split avec NORTT!), de telle manière qu'elle connaît quasiment une sortie par an, au moins. Alors que certains d'entre nous sont à peine remis de l'ouragan dépressif du "Subliminal Genocide", sorti en fin d'année dernière, Xasthur nous rappelle qu'il est là et qu'il nous hante toujours, à l'aide de trois nouvelles compositions, exactement dans la veine de ce qu'il fait depuis ses débuts, en 1995. Ceux qui connaissent bien Xasthur ne seront pas déconcertés, et s'ils aiment, ils peuvent sans souci se jeter sur cette petite perle noire. S'ils n'aiment pas et qu'ils espéraient un changement, ils peuvent se détourner sans hésiter. On pourra reprocher à Malefic de vouloir trop en faire : les sorties sont bien trop fréquentes à tel point que l'attente impatiente pour écouter de nouvelles compositions n'est plus aussi prononcée, ce qui est vraiment dommage (d'autant que Xasthur est, dans la tradition de l'underground, plutôt le genre de groupe à sortir un nouvel album tous les 3 / 4 ans). On connaît maintenant très bien, et on se doute que les changements dans la recette musicale ne sont pas prêts de changer, car monsieur Malefic est un intègre, et attention, ça ne rigole pas avec lui (jetez un coup d'œil aux news sur son site officiel, c'est assez amusant).

Côté musique, donc, il faut s'attendre à de très longues compositions suffocantes, chargées de guitares grésillantes aux riffs difficilement perceptibles, de claviers brumeux très beaux et élégants, et les cris très Burzumiens de Malefic, très intenses comme toujours. La musique de Xasthur n'est pas du tout accessible, elle s'épanche dans de longues et monotones minutes complètement dépressives où pas une lueur de lumière ne peut être perçue, et ceux qui n'ont pas l'habitude vont sans hésiter penser que ce n'est pas de la musique, mais…du bruit. Pourtant, tout est bien plus subtil. Comme j'adhère complètement à cette musique depuis que je connais, et que je l'ai toujours trouvée sublime (n'ayons pas peur des mots), je vais pouvoir aborder tout cela clairement. Un minimum d'habitude permettra à celui qui veut bien faire un effort de distinguer la logique des riffs, logique de composition comme seul Malefic en a le secret : ses trouvailles rythmiques guitaristiques sont systématiquement composées avec un sens très prononcé de la mélancolie, ainsi le type "mineur" est de rigueur, systématiquement. La beauté qui ressort des riffs est saisissante, surtout quand elle est légèrement enveloppée de claviers évanescents, fins et racés.

Sur ce nouvel EP, les claviers ont l'avantage d'être mieux intégrés aux morceaux que par le passé, où on pouvait légitimement les trouver un peu cheap. D'ailleurs, même si la production et le choix de mixage est toujours très grésillant, le son est désormais bien meilleur. Les quelques arpèges dissonants merveilleusement déprimants n'en sont que plus heurtants, et l'on saisit tout aussi bien la dimension noire, mystique et désolée qu'avant. Comme quoi, faire un peu d'efforts ne porte pas atteinte à l'intégrité, mon cher Malefic! De toutes façons, même avec la meilleure prod' de tous les temps, Xasthur resterait l'un des groupes les plus difficilement accessibles de la planète tant la démarche est extrême. Les hurlements sont abominablement torturés, on les suit dans une interminable marche funéraire. Et funéraire, la musique l'est : car Xasthur s'est toujours montré extrêmement mélancolique, plus qu'enragé, et c'est en cela que sa musique peut très nettement se rapprocher du Funeral Doom. Les tempi lents, bien entendu, oppressants au possible, mais aussi les gammes employées et les atmosphères véhiculées, renvoient très fortement à ce style de musique, même si Xasthur reste essentiellement Black : le traitement des guitares, toujours bien plus aigu que dans le Doom, ne trompe pas. Alors que Nortt est un Funeral Doom évoquant le Black, Xasthur est un Black évoquant le Funeral Doom. Cela dit, les fans de Funeral doivent probablement apprécier Xasthur sans demi-mesure tant son univers correspond à ce qu'ils doivent rechercher.

Ainsi, rien de spécial à dire de plus sur les nouvelles compositions, mieux produites mais sans aucune surprise. Elles sont toujours aussi belles et intenses, et ceux qui en veulent toujours plus en matière de Suicidal Black fin et ténébreux en auront pour leur argent. Après, c'est un question de goût : les habitués pourront toujours autant voyager dans les abîmes du désespoir, car le côté subjectif des morceaux et la possibilité de se les approprier complètement tant ils sont abstraits, seront toujours de mise chez Xasthur. Ceux qui veulent y trouver de la profondeur en trouveront, c'est certain…mais Malefic est assez malin pour guider l'esprit de l'auditeur dans une certaine catégorie de paysages. A noter que le nouvel album sera disponible courant 2007, et bénéficiera cette fois ci d'une véritable batterie (et non pas une boîte à rythmes, donc, même si ça allait très bien comme ça) ainsi que de vrais violoncelles. Premières tentatives d'innovation? On verra bien!








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