Bien loin de sa rage passée, qui caractérisait ses premiers albums, Lord Belial sort avec « Revelation - the 7th seal » son nouvel et septième opus. Favorisant les mélodies tel un Mayhem ou un Emperor tout en affirmant un parti pris pour les enregistrements de qualité, Lord Belial parvient aisément à accrocher son public.

L’émotion : voilà l’atout majeur de Lord Belial et de « Revelation - the 7th seal ». Indéniablement le groupe cherche à éviter une musique bruitiste. Pour ce faire le batteur ne s’ancre pas dans le blast à tout va et propose, à longueur des titres, des plans variés. De manière générale les suédois proposent une musique construite sur les mid-tempos catchy (mis à part certains titres plus rapides comme « Death as solution » qui n’en sont pas moins bons pour autant) afin de la rendre plus atmosphérique et plus prenante. En ce qui concerne les guitares celles-ci procèdent par alternance entre arpèges mélancoliques et riffs linéaires, purement Black-métal, fondant l’intensité de la musique. La basse quant à elle accompagne correctement l’ensemble mais ne se détache malheureusement que rarement du lot. Le chant, lui, opère majoritairement dans un registre « Black éraillé » ; notons d’ailleurs que le hurleur maîtrise particulièrement bien sa voix, celle-ci est écorchée mais l’articulation est réellement étudiée de manière à ce que les paroles puissent être en permanence compréhensibles ce qui est un point considérable.

D’autre part, ne niant aucune de ses influences, Lord Belial vient incorporer à son Black-métal de nombreux éléments propres à un Heavy-métal plus classique. En effet de nombreux plans de guitares, autant au niveau rythmique que soli, rentrent en écho avec un Heavy traditionnel, c’est notamment le cas de « Vile Intention » où un solo qui aurait pu appartenir à Judas Priest (quoiqu’un peu moins rapide) vient se caler en illuminant le morceau. Il en va de même pour le chant qui n’hésite pas non plus sur le titre « Gateway to Oblvieron » à évoluer vers des sphères plus mélodiques voire relativement épiques ; pour illustrer ces propos, l’on pourrait dire que le chant clair de Thomas Backelin se rapprocherait de celui de Warell Dane de Nevermore. Nous pourrions même dire que Lord Belial frise par instant le Black’n’roll comme sur la chanson « Ancient Splendor » ou se joue au break, une rythmique particulièrement posée pour du métal extrême, servant d’appui à solo de guitare mélodique et simple à la fois.

En conclusion nous pouvons affirmer que Lord Belial est parvenu, avec « Revelation – the 7th steal » à proposer un Black-métal intelligent et relativement ouvert (du point de vue musical seulement, le groupe abordant au niveau des textes des thèmes chers à leur style). Le seul défaut que l’on puisse trouver à cet album est la trop fréquente utilisation des arpèges car même si celles-ci apportent une ambiance, elles possèdent toutes le même effet sonore à savoir un son clair avec réverbération ce qui peut lasser. Néanmoins ce septième album est d’une grande qualité qui satisfera les amateurs de Black-métal mélodique.