Un beau jour de 2003, à Bayonne, 4 énervés décident de se regrouper sous le projet Infest. Deux ans plus tard, le groupe sort sa première démo 4 titres. Il récidive en 2006 avec un cd promo et signe chez Deadsun/ Hurricane Entertainment. Mais c’est cette année que les choses sérieuses commencent vraiment avec un premier album, « Feel the rage ».

Avec « Feel the rage », les basques nous montrent qu’ils sont prêts à en découdre. Pendant une petite demi–heure, Infest nous assène son alliage de toutes les musiques extrêmes, death, grind, hardcore, avec des dérapages black métal par moment. Les morceaux s’enchaînent, de grosses guitares laissent la place à d’autres grosses guitares, du bourrin jusqu’à n’en plus finir. Et le moins que l'on puisse dire, c’est que le groupe tient la distance. Les basques ne relâchent jamais le rythme effréné de leurs compositions, passant d’un style à l’autre avec une facilité indécente.

La musique d’Infest est variée et mobile, ce qui permet un temps de palier au manque d’inspiration des mélodies. Mais le soufflet ne tarde pas à retomber. Les grosses breaks hardcore ne donnent alors plus envie de gesticuler dans tous les sens et là, Infest n’a plus rien à nous offrir.

La production est assez moyenne et rend cet album encore moins appréciable qu’il ne l’est déjà. Infest étalant sa musique dans plusieurs styles, il lui était difficile d’avoir le son adéquate pour tout. Plusieurs éléments paraissent donc « hors-contexte ». Déjà, la voie est black alors que la plupart des instrumentaux ne le sont pas. Les mosh-part font du coup moins d’effets, une fois que le chant apparait. La batterie n’est en plus pas prévue à cet effet. Autant, sur les blast et autres rythmiques death, Sbeu est efficace, autant sa caisse claire, aigue et tranchante, a du mal à convaincre sur les rythmiques hardcore.

Un premier jet plutôt moyen pour Infest. Bien qu’ils ratissent très large, les basques ne nous emmènent pas très loin avec « Feel the rage ». En revanche, si vous souhaitez juste de quoi annihiler vos tympans, cet opus sera parfait.