Pour les plus cinéphiles d’entre vous, The Devil Wears Prada est d’abord un film sorti il y a déjà quelque temps et qui n’a pas marqué beaucoup d’aficionados des salles obscures. Pour les plus musicaux et avides de nouveautés d’entre vous, The Devil Wears Prada est une formation de l’Ohio un état américain plutôt paisible et sans histoire, les choses risquent cependant de changer avec l’arrivée prochaine dans les bacs du tout premier opus de ces chrétiens rockeurs venus de nulle part !

Chrétiens oui The Devil Wears Prada revendique haut et fort son appartenance à cette idéologie née il y a de cela plus de 1000 ans maintenant. Rangez tout de suite vos petits sourires moqueurs au presbytère, car le propos tout comme le style résolument ancré dans le deathcore le plus brutal ne donne pas vraiment envie de rigoler. En effet, la noirceur qui s’échappe de ce disque fait froid dans le dos et tranche avec minutie et sans retenue dans le corps déjà putréfié du préjugé facile et sans fondement ! Pour une première prière celle- ci est réussie, incroyable de maturité et de maîtrise instrumentale il est difficile de croire que nos amis débutent dans le petit monde du sacerdoce électrique. Quelle belle leçon d’originalité et de fraîcheur dans les différentes structures qui composent la plupart des titres, mention très spéciale au clavier qui grâce à ses mélodies très efficaces renforce le coté si empreint de tristesse et de désolation mentale qu’est le très bien nommé "Dear love : A beautiful Discord", car tout ici repose sur l’ambivalence entre laideur et beauté, entre amour et haine. Le monde est ainsi fait, dans la complexité et le chaos réside la vie, une idée largement développée ici, et qui mérite d’etre approfondie. En effet pour une fois le propos est lui aussi plutôt d’un bon niveau, exit les petits jesus en chocolat ou les bénitiers parfumés …. Croire en dieu oui mais pas à n’importe quel prix….

The Devil Wears Prada vous l’aurez compris n’est pas une énième farce dont le pays de l’oncle Sam est si coutumier, la puissance que dégage la production, la précision de jeu, la diversité et l’intelligence de l’ensemble transpire le talent, et ne demande qu’à convaincre l’auditeur, alors oui dieu le diable, le bien le mal font partis de la mystique de l’existence, cette offrande le prouve, indiscutablement un must du genre … Amen.