J’adore les pochettes de Metal avec des images cosmiques et des clichés spatiaux. Vous savez ces comètes qui fusent, ces magmas étoilés, ces explosions stellaires …
C’est, je trouve, une très belle invitation à la méditation ; le hors-d’œuvre d’un chaos organisé qui approche, la collision annoncée entre la mélodie et la violence. Quel sacre, pour les minuscules petits êtres de chair que nous sommes, que d’assister à l’explosion d’un milliard d’étoiles ! Quel superbe artifice pour nos derniers instants ! Mourir en assistant à la plus belle seconde que l’humanité ait jamais vu …
Enfin, tout cela pour dire qu’une pochette étoilée ne dépareille pas, loin de là, avec le Metal extrême et expérimental … Pensez aux chefs d’œuvre de LIMBONIC ART pour vous en persuader … Et si ce que je vous raconte vous paraît obscur, c’est bien normal, il est très difficile de faire passer ce genre de sentiment à l’écrit. C’est de l’ordre du ressenti pur. Il est des situations de béatitudes artistiques qui se vivent avant tout, sans être pour autant aisément communicables …
A l’écoute des premières minutes de « Nihil », j’étais presque persuadé que NONEXISTENCE avait opté pour un choix stellaire en guise de pochette, tant les premiers instants de ce bien brillant album faisaient déjà naître en moi des sentiments similaires à ceux décrits au début de cette chronique un peu folle. Certes il ne s’agit pas d’un paysage étoilé à proprement parler (zut !), mais sur le plan musical, tout ce que j’ai écrit jusqu’ici, je vous rassure, a une validité.
NONEXISTENCE, c’est la violence Wagnérienne de LIMBONIC ART alliée à l’audace d’ARCTURUS, avec une dose non dissimulée de folie créatrice, propre aux one-man bands … Les morceaux, très bien construits et orchestrés, semblent se construire sans cesse, si bien que l’on pourrait presque qualifier la démarche de NONEXISTENCE de progressive. La maîtrise technique est assurée et on a le sentiment que les morceaux ont été joués maintes et maintes fois pour devenir un quasi langage astral.
Mais le meilleur de l’album vient sans aucun doute du génie de l’artiste, des trouvailles du musicien Philip Santoll. Ce dernier nous démontre à chaque minute de son exposé sonore qu’il a un véritable don pour aligner des notes harmonieuses qui sonnent bien et nous incitent au voyage. Un talent qui me rappelle les envolées épiques du truculent deuxième album de BLUT AUS NORD : « Memoria Vetusta I - Fathers Of The Icy Age ».

Jouant sur la nostalgie et l’innovation, NONEXISTENCE m’a charmé. Je fonce y retourner de ce pas car c’est tellement bon de rêver …