Elvaron bien que moyennement connu n’en est pas à ses débuts puisque son premier album était sorti en août 1997. Dix années après apparait « Gravitation control system », présenté par le groupe comme son meilleur album. Dix ans c’est long, certes, mais lorsque l’on voit la qualité de ce dernier l’attente paraît soudainement plus louable.

La puissance de « Gravitation control system » réside tout particulièrement dans sa musicalité. Les influences sont nombreuses et mêlées avec finesse, ce qui donne un ensemble très dense, très coloré. L’on pourrait alors être tenté de dire que la musique du groupe est très dure à pénétrer, qu’elle est hermétique, or cela est faux : la fluidité règne et permet à l’album d’avoir une saveur toute particulière. Illustrons cela avec l’exemple du titre « Living in the anthil » qui combine influences speed, métal épique, métal extrême, acoustique, atmosphérique, rock etc. Bref, ce medley de registres pourrait être complètement chaotique et à l’inverse Elvaron nous offre une osmose. Si l’on aborde l’album sous un angle plus technique il y a également de quoi être satisfait. Les musiciens connaissent visiblement bien leurs instruments et offrent des plans efficaces et originaux. Applaudissons notamment le guitariste qui est particulièrement inventif et qui parvient à scotcher net l’auditeur par la variété de ce qu’il propose comme sur la chanson « From dream to reality » où riffs saisissants, soli et mêmes guitares faisant office d’effet sonore se côtoient. A l’image de la guitare la section rythmique propose aussi beaucoup de plans intéressants en s’adaptant aux registres, qui vont du Heavy à l’acoustiques, en passant même par le blues sur « In touch with the outer world ».
Cependant n’allons pas croire que « Gravitation control system » est un album parfait, car l’on peut lui faire deux reproches majeurs. Tout d’abord celui à double tranchant : l’utilisation des claviers. Elvaron ne tombe pas dans le jeu des claviers trop grandiloquents et pompeux mais beaucoup de morceaux contiennent des parties de claviers assez similaires, et plus précisément de piano en guise d’introduction, ce qui peut faire perdre de l’impact à la longue. C’est dommage, mais si le groupe a fait cela c’est certainement dû à un choix artistique afin d’atteindre un public plus large. Le second reproche, lui, provient de la production malheureusement un peu faiblarde ce qui pénalise l’ensemble. Les claviers n’ont pas assez d’ampleur et deviennent donc à certains moments parodiques. Il en va de même pour le chant qui de temps à autres n’est vraiment pas accrocheur… vraiment dommage.

En définitive « Gravitation control system » est un bon album de métal progressif. Mélodique, dynamique, sa musicalité et son efficacité ne laissent pas de marbre. Néanmoins le son un peu approximatif empêche le groupe de devenir un Dream Theater à la française, néanmoins les fans de ces derniers doivent impérativement accorder une oreille attentive à Elvaron.