« L’odeur des cendres » est un titre qui met l’eau à la bouche. C’est alors un réel plaisir lorsque l’on entend la musique du groupe et que l’on s’aperçoit que Keidola ne nous a pas fait de fausse joie. Vingt-cinq minutes, soit sept titres, suffisent à nous montrer l’étendu des capacités de ce petit groupe, qui fort d’une bonne production, nous balance une déflagration métallique phénoménale.

La puissance de leur musique vient sûrement du fait que le groupe a un style assez personnel et furieux à la fois. D’ailleurs l’expression qui définirait le mieux leur style serait « Metalcore hybride ». Ainsi leur métal ne pioche pas à un endroit précis mais fait cohabiter divers registres dans un ensemble à la fois très violent, mélodique et très groove. On retrouve donc au sein de cet Ep des plans appartenant au Death-métal, au Hardcore, au Thrash, et au Rock (limite pop des fois). L’on pourrait supposer alors une musique assez incohérente et pourtant le tout est très bien coordonné avec des titres toujours violents mais accrocheurs, barrés mais jamais dépourvus de mélodies. Le niveau technique est donc irréprochable et en particulier en ce qui concerne le batteur, tout bonnement ahurissant tant son jeu est varié et pêchu. Les guitares non plus ne sont pas sans intérêt tellement elles sont performantes quelque soit le style qu’elles abordent. Il faut de même applaudir la performance de Pierre-Yves, le chanteur du groupe, qui développe un jeu parfaitement bluffant puisqu’il alterne voix Death, écorchée et claire avec une précision remarquable. En plus ses lignes claires ne sont pas toujours aussi évidentes qu’elles en ont l’air et dégagent un bon impact émotionnel comme c’est le cas dans la chanson « Pénitence ».
Cependant certains auront un problème avec ces passages clairs puisque la voix est des fois un peu nasillarde et sonne donc assez Emo, en ce qui me concerne je trouve qu’elle évoque assez celle du chanteur de Lik…id. Mention spéciale à l’introduction de l’album où l’atmosphère est très développée, et où une narration s’adresse directement à l’auditeur afin de le faire plonger à vitesse grand V dans l’univers de Keidola. Ce style d’introduction est la preuve irréfutable que le groupe est très perfectionniste et qu’il cherche réellement à forger un son avec une étiquette bien propre.

N’allons pas par quatre chemins. Keidola est une musique vraiment expérimentale, violente, barrée et mélodique. C’est un ensemble indéfinissable qu’il faut nécessairement écouter attentivement pour y pénétrer. Un mélange entre Hatebreed, Machine Head et System of a Down chanté en français. « L’odeur des cendres » ne doit être évité par personne.