Oyez, oyez. Entrez, sortez...partez ou restez. Ici, il y a tout et il n'y a rien. Du death/jazz, des choeurs symphoniques, de l'extrême et de l'ambiant. Du progressif black, ou électro! La folie, les mélodies. La peur ou le bien être? Des violons, des cris, murmures; le calme violent, le souffle théâtral. Chez Unexpect, il y a tout ça, mais UneXpect n'est rien de tout ça. Du sublime ou du n'importe quoi. Du génie?

Mais ou veut il donc en venir ce bougre, vous dites vous? Ah ah! La même question m'a assailli lors des premières écoutes de « In a flesh aquarium » figurez vous. Ai je la réponse, enfin? Non. Catégoriquement. La troupe de 7 québécois déjantés d'UneXpect m'ont juste possédé l'esprit avec l'oeuvre la plus dense, profonde et traumatisante qui puisse être! Pauvre fou! Ecouter UneXepct c'est pénétrer dans l'antre de la folie, la bande originale d'un esprit schizophrène...c'est ça! Schizophrène! Du Schizophrène Métal! Métal ou mental? Peu importe, UneXpect en à peine une heure, détruit les barrières musicales, se joue des structures établies, impose sa conception. Bienvenue dans, comme il le définisse eux même, le Cirque du soleil version black Métal! Le cirque où le plus extrême des black symphonique se heurte à des breaks jazz Métal dignes de Cynic/Pestilence sous acide...celui où le death à papa flirte avec l'ambiant acoustique sur des choeurs symphoniques terrifiants...celui où l'emphase de la musique classique fornique avec l'ambiance d'un cirque horrifique peuplé de danseuses sensuelles, de nains détraqués, de clowns criminels. Valse, tango, cornemuses, que sais je encore? Ah! Folie! Mais par delà le chaos bouillonnant qui vous agresse aux premier ébats avec cet album, votre raison écorchée finit par percevoir les subtilités de ce condensé d'art...Les mélodies fugaces et fortes, la cohésion perverse de l'ensemble, l'accroche indéniable qui en ressort au fil des écoutes...et puis l'insolente virtuosité des acteurs! Tout y est millimétré, outrageusement maîtrisé, à l'image de cette basse slappée omniprésente, énorme, dantesque, inhumaine! Ce piano épileptique, ces breaks incessants, les changements d'humeur, de son, de caractère...La théâtralité exagérée des vocaux.
Comprendre, réchapper ou tenter d'expliquer « In a flesh aquarium » est pure hérésie. C'est à vivre...bien que tout s'oppose au bon sens, que votre esprit se refuse à ce magma impensable! L'hermétisme y est ici une arme, qui vous pousse à y revenir inlassablement, pour être bien sur que le chaos y règne en maître...puis emprisonne vous esprit. Trop tard...Les bien pensants, les intégriste y verront une ignominie, une aberration bien sur, vous vous saurez qu'il en est autrement. Vous saurez, mais ne pourrez plus le dire à personne...

Prenez garde, ceci n'est pas un album, c'est une expérience, un chemin de croix! Un voyage sans retour? « In a flesh aquarium » gravera son empreinte au panthéon des album intemporels, ceux dont on parle encore 15 ans après...ou terminera plus probablement dans les oubliettes des disques avant-gardistes trop en avance, incompris, trop riche pour la masse; mais ceux qui auront tenté l'expérience jusqu'au bout en seront marqué à jamais! Malheur...j'en suis.