L’histoire pourrait commencer par « il était une fois » mais si « There be squabbles ahead » était un conte de Noël, rapidement le sapin se flétrirait, les clown se verraient pousser des dents aigues, et les poupées jailliraient de leur boite pour attaquer les ours en peluche au hachoir. Jailli d’un tréfonds d’influence Burtonnienne, Stolen Babies n’a que faire des convenances musicales et nous livre un album sous les signes du mélange et du délire.

Véritable mixer sonore, « There be squabbles ahead » hache rock, goth, punk, pop, avec quelques touches progressives et cabaret (“Filistata”), qui raviront les oreilles des fans de groupes tels que Katzenjammer Kabarett. Comme un clown à ressort qui bondit, chaque composition est une vraie surprise, impossible de deviner quel ton prendra le titre suivant. De la piste de cirque à l’univers intimiste de la chambre de la « fille pas sage » (« Lifeless »), Stolen Babies tient au changement et se sont des myriades de petits bruits (fanfare, accordéon, samples, clochettes…) qui viennent accompagner les vocaux tour à tour séduisants ou carrément déjantés d’une chanteuse qu’il ferait bon de voir en performance live. Mais attention, l’aspect délire renferme une maîtrise technique certaine, en particulier aux niveau des basses qui se distinguent, et de la batterie (featuring Gil Sharone, Dillinger Escape Plan) qui s’amusent au gré des multiples changements de rythmes. Mais pour mieux comprendre l’univers de Stolen Babies, n’hésitez pas à jeter un œil sur leur clip « Push Button » en bonus, basé sur le graphisme de Crab Scramby, lui-même visiblement très influencé par un certain Tim B. « There be squabbles ahead » donne tout simplement envie de danser jusqu’à s’en jeter contre les murs, et permet d’établir un constat : il existe encore des artistes qui osent en matière de musique ! l’originalité passe t elle toujours par le mélange ? ce disque de musique alternative par excellence s’adresse à tous les avides de nouvelles découvertes sonores, à ceux qui aimeraient voir du punk mélangé à de la pop, du thrash à du goth, étonnant n’est il pas ?

D’ailleurs, l’effet production moyenne est il volontaire pour faire plus underground ? pour le coup permettez nous d’en douter. Assurément sur la bonne voie en matière d’originalité, Stolen Babies avec « There be squabbles ahead » fait bouger la musique et vient réveiller nos oreilles, grand merci.