Autant couper court à la sempiternelle polémique tout de suite : je ne parlerai pas des textes, comportements, attitude et encore moins idéologie du groupe et me concentrerai sur la musique – et uniquement la musique – de CRYSTALIUM.
Alors, allons droit au but, ce « Doxa O Revelation » est d’une efficacité totale. Redoutable. Après une courte intro, tout auditeur sera stupéfait par la vitesse d’exécution des riffs alliée aux changements effrénés de tempos de la section rythmique. Chaque note de cet album est une occasion pour monter un peu plus le cran de l’extrémisme sonore. C’est certain, l’écoute de A à Z de « Doxa O Revelation » s’en retrouve ardue. Difficile pour certains. Moi-même, qui me croyais pourtant habituer à ce genre d’épreuves, ai risqué à plusieurs reprises l’épilepsie auditive. Il faut dire que leur batteur, qu’ils partagent avec la glorieuse formation d’ARKHON INFAUSTUS, connaît très bien son métier…
Mais ce qui a tout particulièrement retenu mon attention sur « Doxa O Revelation » c’est, sans conteste, le travail impressionnant des guitares. Les idées fusent à la vitesse de la lumière et si l’on prend le temps de se repasser de nombreuses fois le CD, un fin ciselage musical apparaît au milieu de toute cette brutalité. Quelques solos, comme à la fin du titre « A l'Absinthe, A l'Extreme » (meilleur moment de l’album, à mon humble avis) sont très bien sentis et inspirés, et viennent contraster avec le chaos monolithique qui bâtit cet album particulièrement « guerrier ».

L’ambiance générale du disque est froide et martiale, vous l’auriez deviné, et les paroles en français ajoute à la folie ambiante – notre langue maternelle étant, pour ce genre de prouesse saturée, moins mélodieuse que l’anglais et beaucoup plus « incisive ».
Avec cet album, CRYSTALIUM franchit un cap. Et leur signature avec un nouveau label sera peut-être pour eux l’occasion de conquérir, enfin, la scène internationale, à l’image d’autres formations françaises qui ont, elles aussi, le vent en poupe.
Une expérience très intéressante à ne cependant pas mettre entre les mains des plus sensibles d’entre vous.