Après un nombre incalculable de démos et un ep, Black Dementia nous propose –enfin- son premier album.
Black Dementia, ce nom ne m’était pas totalement inconnu et il m’a fallu peu de temps pour retrouver la mémoire, grâce à Metal Archives je l’avoue. Alors qu’ils étaient encore de petits frenchies, ils servaient à la scène underground un black mélo pas désagréable. Les hommes ont quitté la France et avec eux leur mélodies … pour aller trouver au Danemark une musique plus froide et plus incisive. Sont-ce les conditions météorologiques ou le contexte politico social qui leur a valu cette transformation ? La réponse a peu d’importance au vu de ce qu’ils proposent … Ils se rapprochent de la « racine » du métal extrême mais n’ont tout de même pas atterri à Bergen. Ceci était une métaphore bancale pour dire que « Dictum Of Negation » n’est pas un énième album sans aucune originalité. Les trois hommes officient dans un black/death brutal racé thrash.
Sans pour autant réinventer un style, ils s’approprient aisément les éléments des uns et des autres pour un album tout en béton armé. La technique est au rendez-vous. Les guitaristes maîtrisent autant leurs palm mutes que la lourdeur de riffs death. La rythmique est tantôt death tantôt black et les pointes thrash viennent se greffer par dessus pour des leads encore plus malsains. Les grosses touches death ne sont pas vulgaires et même parfois originales. En gros, on a pas l’impression que cette musique n’est bonne que pour servir de bande son à une soirée alcoolisée à l’houblon pour prolétaires, mais plutôt comme un bon gros mur de violence qu’on va se prendre en pleine face. Vous êtes prévenus. Le batteur quant à lui, s’il n’a pas été sous speed tout au long de l’enregistrement, j’admire sa performance. Elle en devient cependant assez vite lourdingue : batterie trop en avant au niveau du mix des chansons. C’est fort dommage car l’album s’écoute alors difficilement sur la longueur (à noter la présence de deux passages indus qui viennent calmer la rapidité parfois difficile à suivre de cet album) … dommage aussi car de magnifiques élans d’éclectisme entre les différentes lignes de guitare s’en retrouvent vraiment sous mixées et difficiles à comprendre. La voix rempli sa mission pour sa part, elle est un autre adjectif de la haine comprise dans « Dictum Of Negation ». Je regrette cependant qu’elle soit comme bridée et sortant plus de la trachée ensanglantée du chanteur que de ses tripes. Cela restant une question de goût assez subjective, je dirais que la seule chose qui entache cet album est le sous mixage des guitares par rapport à la batterie. Le booklet est sobre mais efficace, jolie pochette et joli livret.

Me rappelant un peu Chtonian, cet album saura plaire aux fans de brutal, qu’ils soient death ou black. Bel effort pour ce premier album et prière que les vents du Danemark continuent d’apporter haine et colère aux trois aficionados de Black Dementia.