A la longue liste des groupes s'esbaudissant devant la beauté de dame nature, ajoutons aujourd'hui ce one man band finlandais nommé Häive, sous lequel se cache un certain Varjosielu (à tes souhaits). Déjà auteur de plusieurs démos depuis 2003 et d'un split avec Wyrd, Häive propose un black metal aux accents folk, mélancolique et contemplatif.

« Mielli massa » présente 6 actes relativement longs, entre 6 et 10 minutes, de climats sombres et mélancoliques, où la noirceur du black se mêle à la fragilité des ambiances folk. Les compositions d'Häive, aux tempos généralement lents, brillent par leurs mélodies tristes et entêtantes, qui se voient souvent rehaussées d'instruments acoustiques en toute fluidité, donnant un ensemble très émotionnel. Néanmoins, Varjosielu a la fâcheuse tendance de répéter ses motifs jusqu'à plus soif et de rendre longue et répétitive une mélodie pourtant sublime. Chaque piste pourrait facilement être rognée de 2 voir 3 minutes et ainsi gagner en intensité, sans perdre son impact émotionnel. Car Häive possède vraiment un bon potentiel, Varjosielu sait composer, sait créer une ambiance, suggérer des sentiments. Il lui suffirait juste de faire un peu moins de remplissage, peut être en explorant plus avant sa face folk, dont les interventions ici sont spécialement justes et vibrantes.

Dans l'esprit des Agalloch et autres Drudkh, Häive arrive aujourd'hui avec un album certes peu original mais suffisamment bien ficelé et mélancolique pour contenter les fans du genre. En poussant ses efforts de composition, Häive pourrait même à l'avenir se faire une petite place au soleil, ou plutôt au pied d'un séquoia moribond un soir de brume.