Nous allons aborder aujourd'hui une chronique un peu délicate dans le monde du Metal, car il s'agit de Crossover-Metal, plus précisément de Rap-Metal, le mot est lâché. Alors pour tous ceux que le chant rappé rebute (comme moi par exemple), vous pouvez quitter la salle d'audition. STUCK MOJO est le groupe Américain qui en 1989, sous la triple influence de Run DMC (Rap), Black Sabbath et Red Hot Chili Pepper, est fondé par le guitariste Rich Ward (Duke Of Metal), avec le frontman Bonz.
Trois albums principaux, vont assoir le style, dont le remarquable "Rising", en 1998, qui se vend à 3000000 d'exemplaires ! Le combo tourne énormément, même dans les festivals. Après quelques années à ce rythme d'enfer, auquel on peut ajouter des problèmes de drogue, c'est le split en 2000, juste après un dernier album un peu Néo-metal "Declaration Of A Headhunter". En 2006, sous la pression des fans, c'est la reformation avec un nouveau frontman, Lord Nelson. Et dans la foulée le groupe sort un nouvel opus intitulé "Souther Born Killers", qui ressort maintenant en 2008, après signature chez Napalm Records, avec une nouvelle pochette et trois titres inédits en bonus.

Alors, cet albuml, remet-il à flot le combo ? Oui et non dirais-je. Tout au long des dix morceaux proposés nous sommes un peu dans la tour de Babel. "I'm American" (malgré les différences, et le racisme, oui), "Southern Born Killers" (retour aux musiques du Bayou), "Metal Is Dead" (riffs metal les plus puissants de cette galette), "For The Cause Of Allah" (spoken word sur le terrorisme), "Open Season" (guerres de religion au pilori), "Yoko" (hommage à Yoko Ono et John Lennon), "Home" (Rn'R, cette musique est un tresor, sur scène c'est comme à la maison tous les soirs). Que retenir de tout cela ? Eh bien à travers ces titres chacun peut s'y retrouver car en définitive, le chant n'est pas uniquement rappé, il y a du chant clair, des parties parlées et même des voix limite death (n°4). Beaucoup de samples sont utilisés pour amener des diversions. La musique est très souvent puissante, hargneuse avec des riffs à décoller la tapisserie du salon. Et le côté neo que le groupe a conservé ne saute pas aux yeux (aux oreilles, pardon).

Que vais-je vous dire en conclusion ? Et bien voilà, chaque chatte retrouvera ses petits, car le CD s'adresse en fin de compte à beaucoup de gens qui sont assez ouverts (musicalement parlant). Et si l'on ne peut adhérer à tout le contenu de la galette, certains titres peuvent faire mouche, par exemple, pour ma part, le numéro 4 (Metal Is Dead) que j'ai remis plusieurs fois d'affilée dans mon lecteur CD, alors !