Venus de Bâton Rouge, charmante bourgade du sud des états unis, une bande d’énergumènes répondant au nom bien trop long de Chip Anna and the Berlin Three ont décidé de refaire parler un peu d’eux en sortant en ce mois de février une toute nouvelle production largement influencée par les années fastes de la country et boogy rock des années 60 le très « old school » Old south jamboree …. Voilà en gros comment nous pourrions résumer rapidement et en surface le cas de ce groupe qui ne semble pas très intéressé par notre siècle et par les nouvelles évolutions musicales.
Un concept relativement courageux à notre époque, une intégrité et un mépris des modes qui est plutôt intéressant de souligner mais qui maintient Chip Anna dans un style bien précis dont il sera très certainement difficile de sortir. En effet ,le « trip » boogies’n roll sudiste de leur musique avec banjo, violon, guitare sèche, et chant au fort accent du bayou, qui il est vrai à le mérite de faire voyager l’auditeur à moindre coup, ne risque pas d’effrayer l’oreille de bon nombre d’entre vous. Pourtant même si les riffs tueurs et les roulements rythmiques atomiques n’ont pas leur place sur cet album. On se surprend parfois à taper du pied ou à siffloter les mélodies faciles de certains titres « the chosen one » « party line » et pourquoi pas s’imaginer en train de flâner dans les chants de coton de Louisiane ! Malgré tout la petite balade reste de courte durée, le coté très répétitif et le manque d’inspiration de l’ensemble ne résistant pas bien longtemps à l’appel de l’ennui ; On a au bout du compte vite fait de jeter l’éponge après quelques écoutes polies, surtout si votre cerveau n’est pas habitué au sonorité rêche et sans relief d’une production pas mauvaise, mais pas géniale non plus, qui privilégie bien entendu le coté « à l’ancienne » de l’ensemble. Seuls les craquements et autres bruits parasites manquent pour singer nos bons vieux vinyles !

Vous l’aurez compris Chip Anna and the Berlin Three fait presque figure d’alien parmi la multitude de disques chroniqués sur ce site ! Et pourtant il y trouve sa place en qualité de représentant d’une frange du rock qui n’a pas suivi la débauche et l’extrémisme à tout va, mais a choisi de rester fidèle à ses racines, et par la même à un certain immobilisme certes respectable mais qui le confine dans la case curiosité et exotisme sans que cela n’aille bien plus loin…. A ne réserver qu’aux connaisseurs.