La scène gothique allemande semble avoir trouvé un nouveau souffle, car depuis quelques mois, toutes les réalisations apparentées à ce style musical proviennent de ce pays. Un problème se pose toutefois : le cliché du goth ! ainsi foisonnent les chauve souris, les voix mielleuses, les susurrations éthérée fausses et la théâtralité exagérée. Remercions donc Leandra de nous épargner toutes ces mièvreries sur "Metamorphine", un premier album ô combien appréciable.

Un premier album ? c’est une blague ? la production exceptionnelle qui rejailli sur ce disque le placerait en terme de qualité de réalisation au niveau par exemple d’un dernier opus de Bjork. La comparaison n’est d’ailleurs pas anodine...mais cela, nous le verrons plus tard. Non, pour un premier album, voilà effectivement du remarquable tant la maturité, le degré de réalisation, de l’écriture à l’exécution sont élevés sur "Metamorphine". Pour le coté « gothique », voilà qui laisse sceptique, c’est en effet plutôt un très bon album de trip-hop qui vient s’illustrer à nos oreilles. Certes, des ambiances plus mélancoliques se distinguent sur certains titres tels que « The art of dreaming », « Tyberi folla » voir plus ombrageuses sur l’étrange « Lullaby » mais sans pour autant assombrir un album dont la saveur dominante demeure celle des atmosphères planantes et de la sensation de quiétude. Les rythmes lents et les grandes nappes électroniques ont ainsi tout pour inciter l’auditeur à fermer les yeux et à se laisser basculer dans un univers calme et intimiste, le tout en se faisant bercer par un chant féminin des plus doux et des plus envoûtants. Le timbre de voix particulier et la manière de chanter rappellera par moment celui d’une célèbre chanteuse islandaise (« Colored »), mais ne citons pas de noms car la ressemblance demeure légère. L’alchimie entre les divers éléments est parfaite, tout comme les compositions : simples voir minimalistes, Leandra ne donne pas dans le superflu et cela fait un bien fou.
Un petit coté classique se distingue également au travers des pianos (« Angeldaemon », « Pi ») ajoutant à "Metamorphine" une touche d’originalité.

Pur, beau, saisissant (et j’en passe) Leandra touche les esprits et s’adresse à tout ceux recherchant un instant d’apaisement. Alors pour une heure d’évasion ? Il suffit d’appuyer sur « play » et de se laisser guider.