CHRONIQUES ALBUMS

S’il est un label décidément doué pour nous sortir des perles de nulle part, c’est bien Haarbn, label russe de son état qui enchaîne les sorties aussi variées que surprenantes. Leur nouvelle trouvaille se nomme Narjahanam et nous vient du royaume de Bahreïn, un petit pays situé sur une île proche de l’Arabie Saoudite. Preuve s’il en est qu’aucunes frontières ou cultures ne sont prêtes à barrer le chemin au style musical qui nous est si cher.

Sur cet album, Mardus, seul membre officiel du groupe est aidé par Busac pour certaines parties guitares ainsi que pour la programmation de la boîte à rythme. Pas de vrai batteur donc, mais ne vous inquiétez pas, le monsieur connaît son affaire et le rendu rythmique est tellement vivant qu’on ne fait pas la différence. Immanquablement, une des premières références qui vient à l’esprit est celle de Melechesh, mais n’allez pas croire que Narjahanam n’en est qu’une pale copie, bien au contraire. Si les rythmiques orientales sont parfois semblables, pour le reste Mardus compose plutôt dans un registre Black Métal assez lent et lourd renforcé par l’utilisation d’instruments et surtout de percussions traditionnelles. Le résultat est tellement captivant qu’on ne voit pas passer les 51 minutes de l’album, j’ai d’ailleurs été très surpris en relevant la durée de l’album… mais les bons moments de la vie nous paraissent toujours plus courts n’est ce pas! Narjahanam nous offre un très bon moment musical, servit dans une pochette un peu sobre, mais on n’y trouve la traduction des titres des morceaux en anglais. Car oui, la langue utilisée est ici l’Arabe, et pourtant je défi toute oreille non initiée de le remarquer sans cette indication. En tout cas c’est un excellent choix, car comme dans beaucoup de cas de chanteurs utilisant leur langue natale, le message est certes moins clair, mais l’intensité elle est bien plus présente. Le petit point faible est au final, ce niveau sonore assez bas qui va vous obliger à mettre votre chaîne un peu plus forte que d’habitude. La production est pourtant loin d’être mauvaise, enfin ça ne sort pas d’un studio suédois c’est évident. Tant mieux, car ce petit côté légèrement crade préserve parfaitement l’ambiance assez pessimiste de cet album.

En tout cas, Narjahanam signe là un premier album très prometteur, et mérite largement le soutient des Black métalleux, les plus ouverts et intelligents… les autres ne m’auront de toute façon certainement pas lu jusqu’ici.