« Souhaitez-vous importer le CD « Kodex V » dans votre bibliothèque iTunes ? » Non !

Aie, Twilight-Vertrieb … le tristement célèbre label allemand qui produit des groupes médiocres me disais-je en voyant le sceau de ce dernier estampillé sur « Kodex V ». Et comme il est de coutume avec eux, le cd produit ne vaut pas le détour. N’ayant jamais rien découvert qui vaille les honneurs venant de ce label – pourtant teuton-, c’était avec une appréhension certaine que je découvrais cet album et qu’est ce que j’ai pu rire … !

Pour un album qui a l’audace de s’ouvrir par une reprise de « In The Hall Of The Mountain King » de Richard Wagner, le contenu est bien décevant. L’étiquette mi séduisante mais déjà mi ridicule de « misanthropic apocalyptic black metal » s’avère être une imposture sans nom ! En toute objectivité, « Kodex V » est un album de death/black/thrash métal, mi mélodique, mi chamallow, mi épique, mi crade, mi fleur bleue. La musique n’est pas mauvaise en soit, elle ressemble cependant plus à un amas d’idées bancales qu’à un album construit. Je ne demande pas une construction comportant introduction, développement et conclusion, et ne parlons alors pas du « concept album » … mais un minimum de cohérence entre les morceaux aurait été le bienvenu. Et encore, s’il n’y avait que ça, malheureusement c’est d’un minimum de liens entre les riffs eux-mêmes qu’il manque cruellement à « Kodex V ». « Lifecode Sin » et « The God Below Us » apparaissent comme les deux seuls morceaux à peu près cadrés. Sur la grosse heure que dure l’expérience, c’est peu et assez éprouvant. Pourtant la technique et la production sont au rendez-vous. Une musique dont le mélange des genres s’en retrouve non pas efficace mais qui a tendance à s’étouffer sur lui-même, style soufflé loupé …

S’il y avait un soupçon d’idées ou de convictions pour porter cet album, s’il y avait quelque chose à comprendre derrière la kitcherie extrême du satanisme à l’allure adolescente des protagonistes de AEBA, si toutefois il y avait quelque chose à comprendre, alors j’ai tout loupé. S’il y a quelque chose que je n’ai pas loupé par contre, c’est de rire. Je disais plus haut que j’avais ri. Oui j’ai ri, et plutôt jaune. Cet album (musique + livret) flirte avec un paroxysme rarement atteint. Le Black Metal poussé dans ses retranchements les plus risibles : des corpse-paint dont les contours sont si précis qu’ils renverraient Kiss aux vestiaires – l’inscription « Natural born satanist » imprimée sur le tee-shirt du leader sur la photo promo au centre du livret – des bracelets de force aussi grands que ses piques désinfectées au préalable (le mec de Gorgo c’est vraiment trop un malade de porter de vrais clous, ça craint à mort le tétanos) – le montage tête de bouc + étoile du chaos façon tribal + planète cosmique – le joli majeur d’un des membres sans sang ni merde – cette même main propre qui porte une planète cosmiquement ridicule - …

En bref, rien d’autre à retenir de cet album que ce risible étalage de clichés. Vous n’avez pas fait exprès ? Aie … Merci à vous alors, vous êtes black métaleux pratiquants, vous êtes sataniques, vous avez l’air d’avoir un parti pris dans le débat cosmique/anti-cosmique, vous savez faire des doigts. Merci de ne pas avoir ajouté à votre –infernale- panoplie un pendentif style marteau de Thor. Merci de ne pas avoir un penchant national-socialiste, ça aurait été insupportable. Merci. Merci de ne pas avoir rempli toutes les cases. C’était moins une … vous auriez sauté du paroxysme BM à la poubelle.