La solitude, le désespoir, le mal de vivre, voilà des sujets qui ne laissent personne indifférent. En effet, un jour viendra ou chacun sera amené à faire la rencontre avec l’un ou l’autre de ces sentiments. Il deviendra alors urgent de ne pas se laisser emporter vers la contrée d’Europe qui semble être la plus dépressive de ce monde. Ce petit pays nommé Finlande n’en fini pas de nous sortir de sa boite à génie une multitude de petits démons habités par une seule et unique envie, tourmenter et tourmenter encore nos pauvres âmes d’humain pathétique. Pour arriver à leur fin une seule solution prédomine la musique, celle-ci ne laisse aucune chance à celui qui par malheur est pris dans ses long doigts langoureux, l’utilisation à outrance de sonorités vibratoires puissantes, d’accords ténébreux, de percussion lente, funèbre, enlève toute idées de fuite.
Telle une araignée, celle-ci tisse méticuleusement sa toile dans le crâne de ses victimes et le maintient ainsi en catalepsie jusqu'au jour prochain où l’illusion du soleil qui se lève redonnera un peu de chaleur et d’espoir à sa pauvre victime, juste le temps pour lui de se rendre compte combien la vie mérite d’etre vécu ! Et il est déjà trop tard l’arrivée prochaine de la nuit le reconduira une fois de plus dans les méandres de ses abysses !

My shameful fait partie des ces entités perturbatrices qui par leurs profondes mélancolies réduisent à néant toute tentative de trouver trace de vie ! Voilà maintenant près de 7 ans que ces bardes du crépuscule font sonner leurs compositions maléfiques et engendrent toujours plus d’adeptes propulsant aussi loin que possible leurs cris décharnés par delà les océans, loin, très loin derrière l’horizon. On notera malgré tout qu’il réside quelques faiblesses au cœur de la matrice de « Descend » ,et que le virus sombre parfois dans la répétition, dans la facilité à reproduire des sons une fois de plus maintes fois entendues et donc beaucoup moins efficaces par le fait. Une trop grande lourdeur dans certains breaks, un chant guttural pas toujours bien à propos et surtout peu maitrisé, confère à cette dernière livraison nordique une virulence bien trop diluée pour inquiéter durablement les esprits tout juste façonnés et encore vierges de toute attaque définitive. Une plus grande prise de risque n’aurait pas fait de mal, une production plus ouverte, plus claire et moins typée « cahier des charges du doomers en colère » auraient conféré une plus grande légitimité à la tristesse conceptuellement mal vendu de nos diablotins pourtant déjà bien installés à la gauche du père …

My shameful signe donc une production qui fera voyager bon nombre d’entre vous qui venez tout juste de tomber dans la marmite, mais risque de décevoir ce déjà habitué depuis longtemps au messe purificatrice d’une bonne volée de bois vert sur le postérieur. Cela dit le tout reste bien agréable et mérite que votre serviteur si replonge un peu … à conseiller aux novices en mal d’expérimentation ! Concernant ceux déjà éprouvés par les morsures de l’enfer, venez avec moi j’ai d’autres choses à vous montrer. Faites de beaux cauchemars.