En provenance des Etats-Unis, les furieux de EMMURE nous offrent leur premier album intitulé « The Respect Issue ». Entre JOB FOR A COWBOY et HEAVEN SHALL BURN ces derniers offrent une musique violente, barrée et assez difficile à qualifier. En tout cas, elle contient tout pour satisfaire les amateurs de violence.

Tout de suite précisons l’appellation Deathcore. Musicalement, EMMURE évite les riffs Death suédois de BLACK DAHLIA MURDER, au contraire, leur Deathcore a une racine radicalement plus Hardcore. Les rythmes syncopés dominent l’ensemble des compositions et parfois même quelques phrasés rapés surgissent, à la mode d’un Hardcore plus new-yorkais. De même, les riffs stridents à la DILLINGER ESCAPE PLAN sont assez fréquents et viennent contribuer à la folie de l’ensemble. D’ailleurs comme ces derniers, les titres sont très compacts, avec beaucoup de plans s’enchaînant de façon destructurée. En général, au sein d’un titre le tempo reste le même, mais les rythmes eux, changent très régulièrement.

En fait, le seul élément totalement Death-métal de cet album est le chant. Ce dernier repose sur une alternance entre cris gutturaux et voix écorchées, à l’image de nombreux groupes de cette scène. D’ailleurs, à l’inverse de pas mal de groupe de Deathcore, EMMURE évite les Blast-beats mais ne se prive pas pour autant d’offrir de belles parties de double pédale. La réelle qualité de cet album repose sur sa variété et sa cohésion : « The respect issue » ne se répète à aucun moment. Les titres s’enchaînent mais ne lassent pas, car ils sont tous colorés de façon différente. Toutes les chansons, bien que très compactes, parviennent à se singulariser, par exemple, une telle par un sample efficace, l’autre par son break radicalement déjanté et une dernière par un thème Metalcore très catchy.
Le groupe cherche clairement à nuancer sa musique en proposant, sur une demie-heure de musique, une chanson instrumentale et non saturée, ainsi qu’un autre titre dont seulement l’introduction est dans cette veine. Cependant, bien que varié, un fil conducteur maintient la cohésion de l’album. Ce fil conducteur s’observe à deux niveaux. Tout d’abord, ce lien est garanti par la production qui offre un son cru, assez glauque et malsain, qui vient survoler toute les composition et qui apporte une tension même dans les parties mélodiques. Ensuite, ce fil conducteur se trouve au niveau de l’ambiance générale de l’album, par la pochette et notamment par le titre des chansons toujours dans un humour très noir et décalé, citons « Young, rich and out of control » et « You’re more like a friend without the « r » ».

En conclusion, EMMURE offre avec « The respect issues » un Deathcore assez hybride, mais dont l’intégrité est garantie par sa folie, sa tessiture crue ainsi que la violence qui s’en dégage. Bref, EMMURE offre avec son « The Respect Issue » vingt-huit minutes qui ne manquent de rien. Bien que correctement dosé, il s’agit là d’un album relativement hermétique.