Le gros point positif lorsque l’on est un groupe évoluant dans un registre métal pagan ou viking est qu’au moins, les cogitations (certains se souviennent de leur durée) pour trouver un nom de scène ne durent jamais longtemps : il suffit d’ouvrir un livre de mythologie et le tour est joué. Mais avoir son nom ne fait pas tout, encore faut il que la musique puisse rendre le même hommage à la divinité ou autre créature citée. Nominé dans la catégorie « album scalde » du mois, à Thrudvangar de défendre ses chances. Et celles si sont bonnes avec un "Zwischen sgard und Midgard" qui ouvre toutes grandes les portes menant au pont arc en ciel.

Asgard, Midgard ? une ode aux dieux nordiques se chante. Et se chante bien. Pour changer des chevaliers, ce sont donc des vikings teutons qui ici officient, les mythes nordiques venant effectivement rejoindre à de nombreux niveaux les légendes germaniques. Sur "Zwischen Asgard und Midgard", des sonorités pagan enlevées côtoient donc les vagues plus froides formées par les synthés. Et oui, encore un groupe de black avec synthé, de quoi faire hurler les « true fans ». Mais pas de quoi hurler ici si ce n’est au miracle car la place des claviers est pleinement justifiée, voir prépondérante dans la musique de Thrudvangar, en maintenant une atmosphère glacée même au cœur de compositions plus enjouées (comme sur « Heimwarts », ou le mélancolique « Zwei raben »). Froids, donc, mais pas obscurs, ni torturés, les allemands trouveraient place aux cotés de formations telles que Riger aussi bien que de Folkearth ou Nomans Land, même si bien sûr, c’est avant tout l’aspect pagan qui se détache ici, plus que le coté folk.

Sans surprise certes, l’album possède toutefois son caractère bien personnel et les compositions équilibrées, bien produites et inspirées, demeurent agréables et séduisantes même après plusieurs passages. A conseiller plus aux amateurs d’ambiances gelées qu’aux fans énervés, voilà un "Zwishen Asgard to Midgard" tout recommandé pour rafraîchir les prochaines chaudes nuits d’été.