« Iron Will » soit « Volonté de fer » est un titre qui donne d’emblée une certaine contenance à l’album. Résolument Heavy et accrocheur GRAND MAGUS propose une fois de plus un album qui ne révolutionne nullement le genre, mais dont la qualité montre que le Heavy n’est toujours pas enterré, quoique l’on puisse trouver quelques points à discuter.

Musicalement, le groupe reste fidèle à lui-même. Les influences se situent toujours entre le BLACK SABBATH à l’ancienne et le Métal nordique plus moderne. Les riffs donc, sont un mélange assez efficace de lourdeur et de mélodie. A la fois gras et accrocheur, le son GRAND MAGUS, propose vraiment une descente aux enfers. Cela se ressent sur des titres comme « Self Deceiver », lent, lourd, surplombé d’une basse écrasante et ce chant, grave et profond. Bien que chaude dans les envolées Heavy, la voix sait devenir froide dans les plans narratifs qui tirent clairement sur le Doom. Ne résumons pas pour autant GRAND MAGUS à ces critères très Doom-métal, car le groupe ne s’éternise jamais dans des chansons longues et à l’arrivée vides. Au contraire, chez GRAND MAGUS, il y a indéniablement un côté Rock’n’roll.
Ainsi, le groupe refuse les structures alambiquées, au profit d’une musique compacte et efficace, sans jamais oublier de lancer de temps à autre un solo mélodique, simple et sans esbroufe, non sans rappeler Toni Iommi.
Un autre élément agréable de leur musique est cette influence Viking-métal. Cet aspect n’est pas celui qui domine mais les plans épiques et mid tempos sont fréquents et constituent le seul véritable contraste avec les plans apocalyptiques. En d’autres termes, leur musique possède réellement une qualité émotionnelle puisque vraiment une excellente énergie s’en dégage, quelque soit l’atmosphère travaillée. Prenons « Fear is the Key » avec son intro de batterie qui d’emblée plonge dans un univers épique, avant de tomber à la moitié du titre dans les abysses. A la rigueur, le seul défaut de cet album vient du fait que chaque titre est indépendant, et qu’il n’y a pas de réelle cohérence au sein de l’album. Les chansons possèdent toutes un climat assez fort, mais l’album en lui-même n’en contient pas véritablement, c’est-à-dire qu’il n’y a pas une tension plus forte à la fin de l’album qu’en son début. Cela est fort dommage, par exemple la dernière chanson de l’album, débute par une introduction de basse ultra grasse, que n’aurait pas renié CELTIC FROST, mais ensuite cela n’est pas développé et le morceau est à l’arrivé très classique.

Bref, on s’attendait à un final détonnant qui n’a pas vraiment lieu, un peu à l’image de l’avant dernier album en date de TYR, que beaucoup avaient critiqué pour cette même raison, à croire que ce problème touche les groupes « Vikings ».
En conclusion, GRAND MAGUS offre un album dont les chansons sont toutes bonnes et harmonieuses, dans la mesure où elles sont autant épiques, que Doom, que Rock. Seulement, les chansons s’enchaînent sans que jamais l’album ne démarre vraiment. Une meilleure cohésion est donc la seule chose qui manque à ce « IRON WILL ».