Un groupe engagé socialement qui joue une musique de tueurs, ça vous fait penser à quoi ? A qui ? Une formation de Mantes-la-Jolie qui se serait servi de la puissance de frappe du Metal pour faire passer des idées engagées et dérangeantes ; ça ne vous rappelle rien ? C’est un peu la démarche qu’avait choisi Dying Fetus au début de sa carrière ; une musique à la brutalité inouïe avec les paroles d’un étudiant en sciences politiques américaines éclairé : Jason Netherton. J’aurais aussi pu vous citer Misery Index pour vous donner une indication sur le chemin que suit Disaster. Une telle démarche est non seulement rare en France, mais elle est aussi réussie.

Dès la première démo du groupe, on sentait que Disaster pouvait faire quelque chose de convaincant. De démos en split puis en album, Disaster s’est forgé une identité musicale propre, toujours influencée par les musiques « Core » mais sensiblement moins Thrash qu’à leurs débuts. Sur ce dernier effort, le rythme est plus soutenu et continu, offrant à la prestation un caractère beaucoup plus brutal. D’où l’annotation figurant plus haut : « Brutal Death Core » qui résume assez bien le style pratiqué par le groupe aux dernières nouvelles. La description ne serait pas complète si l’on omettait de souligner qu’à certains moments le train s’emballe pour nous offrir des passages typiquement Grind. Le côté Grind Core, justement, est aussi présent par les thèmes et couleurs utilisés sur la pochette, qui n’est pas sans rappeler un clin d’œil actualisé aux œuvres de Brutal Truth par exemple.
On reviendra plus longuement sur le sens des paroles dans l’interview à paraître prochainement dans votre webzine favori – laissons le groupe s’exprimer lui-même sur ce point.

Au final : une musique de très bonne facture – qui mérite au moins un 8/10 – augmentée par une gratification supplémentaire pour la pertinence et la fraîcheur des textes – qualité ô combien rarissime dans les styles affiliés au Metal.
J’espère qu’ils seront entendus. Qu’ils deviendront prophètes en leur pays et convertiront la jeunesse mantaise (?) désabusée au Death Core politisé …