Il y a peu de temps, un confrère jetait une oreille à « Dagonite », premier EP de Brown Jenkins. Pour ce projet où un seul homme s’active derrière les instruments, la conclusion avait été disons moyen plus... une musique où seules les impressions de néant et de chaos régnaient en maître. Logique pour une entité black/doom métal me direz-vous sans aucun doute. Certes, mais avec ce « Angel Eyes », le petit monsieur dépressivo-suicidaire du Texas vient entériner ce qui n’avait alors été que vaguement abordé : sa musique n’est pas mauvaise, quelques idées semblent même y fleurir, mais mon dieu quel manque de construction et quelle ennuyeuse linéarité !

Les 39 minutes que dure l’écoute se transforment peu à peu en un assourdissement constant, en un amas sans formes où il sera bien dur de définir s’il y avait un but à de tels pénibles tumultes. Certains préféreront encenser cette frange bordélique en prétextant à une horrible musique, malsaine à souhait, où aucun repère n’a été posé… et blablabla. Seulement voilà, une machine de destruction doit être solide pour tout écraser sur son passage, même si elle n’a pour but qu’une éradication à l’unilatérale, elle se doit d’être invincible – limite irréprochable. Pour couronner le tout, en plus d’être passablement composé et très redondant, « Angel Eyes » jouit (?) d’une effroyable production … Le merdique chaos poussé à son paroxysme, insoutenable pour quiconque éprouve encore un peu d’amour envers la Musique.

Ce disque ne vous donnera pas le vertige morbide et délicieux si propre au blackened doom metal mais plutôt un méchant mal de crâne … dont la seule issue sera de vous concentrer sur les quelques touches agréables de ce premier album, certains des enchaînements maladifs aux guitares seront les seuls soubresauts qui ne vous feront pas cracher sur « Angel Eyes ».