Depuis quelques temps, ils ne profanent plus les croix ni les tombes, ne se rassemblent pas dans les immeubles abandonnés et ne font plus de sacrifices rituels de chiens errants. Depuis quelques temps, certains satanistes mexicains ont quitté sombrero et buritos au profit de cornes de chèvres, n’y trouvant rien de mieux qu’une inscription ensanglantée : « toi aussi tou formera ton groupé de black métalé pour servir Shatanasss ».
Nul doute que ces cornes n’ont jamais servi à abreuver quelconque viking … la musique de Dark Eden est un pressage de bas étage, un marc fade de riffs et de compositions appauvris par les années. Dans le temps, peut-être que ces quelques 26 minutes auraient conquis certains d’entre nous, mais actuellement les cinq chansons ne laissent aucune trace si ce n’est l’âpre sensation du déjà vu, d’un papier buvard imprégné par les ancestrales déjections des plus grands noms de la scène, d’un bocal de formol dont on aurait oublié de visser la capsule, ne laissant d’autre choix aux auditeurs que de fermer yeux et oreilles à ce pauvre album. En deux mots, imaginez la copie d’une copie d’une copie d’une copie d’une copie d’une copie … vous aurez l’impression d’écouter un disque plus tout jeune et tout rayé, qui n’a pas sa place au 21ème siècle.
Avec Dark Eden et son « Frightful Chronicles Of Human Nature » on a davantage l’impression d’écouter un enregistrement live de sombres punks s’amusant avec leurs instruments en lieu et place d’un vrai disque.
Alors une question subsiste, pourquoi un tel groupe ? L’hypothèse la plus envisageable reste celle des lettres de sang inscrite dans la pochette surprise – … heu, dans la corne mexicaine pardon. Ce groupe et son album me font plus l’effet d’un non sens et d’une énième aberration dans le paysage « black métal » qu’ils ne prouvent un réel engagement, basé sur une réelle entité.
Protégez vous du Malin, fuyez Dark Eden, fuyez !