Originaire de l’état du Maryland, le géniteur de ce projet n’est pas terriblement connu dans nos vertes contrée. A première vue le non initié au personnage pourrait croire que le monsieur n’est autre qu’un jeune rêveur à lunettes, marqué par les années new wave. Après moult recherches, oh surprise il n’en est rien !!!
Scott Hill possède plusieurs visages, une multitudes de facettes, et surtout un talent certain pour brouiller les pistes. En effet, on le retrouve dans des univers aussi différents les uns des autres comme Pig destroyer, Agoraphobic nosebleed, le trio jazzy thrash Head in the pick lejar, ou encore les très romantiques Anal Cunt en 1996 pour l’album « 40 more reasons to hate » ! Tout un programme pour le moins brutal et loin, très loin de ce que « Requiem » peut nous proposer.

En effet ce nouveau rendez-vous flirte plus souvent avec la cime des arbres qu’avec la puanteur suintante d’une fosse à purin. On se surprend très souvent à fermer les yeux et à se laisser entraîner au gré du vent, des ambiances, des diverses couleurs que dessinent le maestro, un véritable chemin initiatique sonore, scrutant une à une et avec délicatesse les zones d’ombres mais aussi spirituelles de l’âme. Un témoignage atmosphérique et psychédélique relativement intéressant, certes parfois un peu éprouvant pour les sens en particulier au niveau des méninges, car il n’y a pas de mélodies faciles, de clichés éprouvés, de guitares acoustiques ou de sections rythmiques et pas à proprement parlé de tempo auquel il est facile de s’accrocher ou de se raccrocher en cas de soucis. L’expérience est purement synthétique et aérienne et la production de très bonne facture ajoute indéniablement un plus dans la mise en image du film que projette la musique de ce projet pas vraiment comme les autres qui devait justement servir à enrober de sa mélancolie un projet audiovisuel qui ne vit jamais le jour …

Bien entendu il va falloir faire preuve d’une belle ouverture d’esprit pour valider cet opus en particulier pour les fans des premiers jets de notre homme, mais il serait vraiment dommage de passer à coté de cette œuvre qui brille par son honnêteté toute naïve. Bon voyage.