Le satanisme ? c’est démodé ! et nombreux sont ceux qui se sont détournés pour un registre tendant plus à chanter l’ode des vertes forêts que produire des louanges à la gloire du vieux cornu. Entends tu Belzébuth ? remballes tes vieux sabots ton heure n’est pas venue. Voilà un petit moment qu’Andras a également troqué les pentacles au profit des sécateurs, et oui, une forêt, ça s’entretien. Iron Way s’inscrit tout de même dans une lignée plus guerrière que jardinière, alors on lasse ses peaux de daim et direction, la montagne, la forêt…en route.

« Crush the church and hang this goatfucking priests » ? ma foi, Iron Way semble encore posséder quelques réminiscences fourchues, et si les champs lexicaux de la nature et des sommets enneigés sont largement abordés, quelques petits clins d’oeil pas très catholiques demeurent glissés entre les lignes. Musicalement parlant, même constat, la musique d’Andras a évolué vers des teintes résolument plus épiques/pagan atmosphériques, avec un chant chaud tout droit tiré des meilleurs chœurs norvégiens. Ainsi, à ces très belles compositions guerrières (« Spellbreaker », « Pagan Path ») mélodiques se mêlent des titres véritablement black métal et bien teigneux (« Infested », « Across the highlands ») avec un chant agressif et surtout une batterie bien vivace capable de varier son jeu, de maintenir les blast ou de s’adapter dans les parties épiques.
Bonne surprise également au niveau de la basse qui demeure bien présente, l’air pur fait décidemment beaucoup de bien aux musiciens d’Andras, tous véritablement très en forme ! les efforts aussi bien au niveau de la technique générale que de l’écriture sont à remarquer ; le groupe parvient bien à faire communiquer une atmosphère particulière, à savoir une musique comme éclairée par un soleil sans chaleur (« Kreuzweg »).

Avec des titres qui restent facilement en tête, la mission d’Iron Way est totalement accomplie : offrir une courte échappée vers les forêts enneigées. Après des années de galère aux multiples changements de line up et des albums plus ou moins passés à la trappe, voici la bonne occasion de présenter Andras sous un visage vraiment séduisant, puisse la route être encore longue.