La suisse est de retour et il faut bien le constater, propose de plus en plus de bons groupes qui mériteraient plus d’attention du coté français, dont ce quintet – crée en 2002 - qui sort un second album « maar ». Digipack façon carton écologique recyclé, artwork inexistant si ce n’est un motif géométrique et intriguant, c’est sous un package plutôt minimaliste que je me dois d’aborder cet opus.
Quatre titres pour une bonne heure de musique, ce n’est certes pas un format grind, nous allons surement avoir à faire à du progressif, voyons voir…

Dès l’insertion du cd dans le lecteur, un seul mot me viens en tête, presque comme un réflexe musical : Godspeed You! Black Emperor. Et oui, même si au fil de l’écoute le groupe propose SA musique, ses sonorités et ses originalités, il faut bien avouer que le style le plus proche fait de suite penser au groupe post rock du Québec. Une musique envoutante, subtile, raffinée, aérienne, qui ne vous lâche plus et qui vous pénètre jusqu’au plus profond de votre être. Le tout en instrumental bien entendu.
Mais alors quelles sont les différences ? Et bien les suisses proposent des « valeurs ajoutées ». Outre les guitares, batterie, basse, nous noterons l’apport d’un clavier mais aussi et surtout d’un violon. Ce post rock « made in swiss » est un vrai régal auditif. Le premier titre en est la preuve, avec un départ tout en nuances, en délicatesse, pour finir crescendo, dans un post rock / noise où les guitares se saturent et où la batterie s’énerve progressivement. Chaque titre propose une ambiance un peu différente, avec des effets, des sonorités toujours intéressantes et qui nous tiennent en haleine, de note en note. Etrangement, l’heure de musique passe si vite, tellement vite…que l’on se sent obligé de rappuyer sur play pour se replonger dans ces mélodies enivrantes et planantes.

Peu de mots pour décrire l’univers et la musique de The Evpatoria Report. C’est un voyage musical, instrumental, où la subtilité atmosphérique côtoie un rock parfois énervé, un mélange qui est parfaitement exécuté et dont la production sert magistralement cet album, que je ne peux que vous conseiller…