Tout d'abord, il y a cette pochette avec un artwork mystérieux aux allures sombres avec un personnage insolite qui nous interpelle, entre dessin de BD et manga japonais. Et puis à l'intérieur, un CD que nous allons découvrir ensemble. THE BLACK NOODLE PROJECT, avec son troisième opus "Eleonore" nous rappelle que depuis 7 ans déjà, Jeremy Grima, chanteur compositeur et guitariste, met en musique ses rêves et sa liberté de composition, entouré de musiciens d'exception. En 2004, la première offrande du groupe "And Life Goes On" retient déjà notre attention, puis "Play Again" (2006) nous fait faire notamment un "flash-back" avec l' influence des premiers Pink Floyd où officiait le génial Syd Barret. Mais laissons ce côté nostalgique pour revenir en 2008 et glisser bien vite "Eleonore" sans le tiroir de notre mange-disques.

On nous présente le CD comme un album concept né d'un conte où les aventures d'une petite fille sont mises en musique et chansons à travers 7 titres, comme 7 étapes de son voyage imaginaire vers une contrée magique et mystérieuse. THE BLACK NOODLE PROJECT va nous faire naviguer tout au long de cette œuvre entre rock progressif, métal et ambiances seventies, avec une touche moderne utilisant des machines pour cette musique plutôt old-school au départ. Ici nous assistons à une union de sonorités rappelant bien sûr le Floyd mais aussi la démarche de Porcupine Tree et la puissance sombre et heavy d'un My Dying Bride, mais pas seulement. En effet avec ce troisième opus, qui pourrait bien être celui de la consécration, la formation hexagonale apporte vraiment une originalité bien sentie qui la démarque de ses influences précédentes.

A la lourdeur métallique succède les soli guitaristiques des 70's se déclinant en acoustique pour mieux nous faire entrer dans la magie du rêve avec parfois un réveil brutal fait de riffs plus insistants et plus noirs. La voix spéciale de Jeremie sait se moduler en intonations presque parlées pour ensuite s'envoler dans un lyrisme plus flamboyant. Beaucoup de place est laissée aux parties uniquement instrumentales. Ces parties mêlant un certain métal avec des ambiances aux avancées bien progressives avec tout ce que ce terme peut comporter de ruptures de rythmes et recherches musicales.
Si dès le départ, vous faites l'effort d'entrer dans ce disque, dans son concept, vous serez bien vite ensorcelés par la qualité des compositions, le climat intemporel et merveilleux qui s'en dégage. Vous irez donc jusqu'au bout de ce film avec l'impression d'avoir beaucoup voyagé.

Après cette (ces) écoute qui m'a fortement impressionné je voudrais vous dire, chers amis amateurs d'avancées progressives et hors du commun, que nous tenons là avec "Eleonore", une œuvre qui fera peut-être date dans le style évoqué tout au long de cette chronique. Alors vous savez donc maintenant ce qu'il vous reste à faire !