Dans la catégorie black metal 90's je demande Vobiscum ! C'est vite dit mais c'est à cela que l'on pourrait résumer la formation. Essoufflé depuis des années, aujourd'hui les groupes qui s'aventurent dans ce genre obtiennent les lauriers de l'audience d'avantage pour la forme que pour le fond de leur musique.

Toujours borderline, souvent kitch mais surtout insolents, les audacieux autrichiens n'ont peur de rien en proclamant jouer du « true austrian black metal » (!). Si vous pensiez que seules les forêts de Norvège et les grands fjords pouvaient inspirer les canons du genre, détrompez-vous ! Les sous bois vaporeux de l'Autriche savent aussi accoucher d'autre chose que des cavalcades de la princesse Sissi. Un petit point sur la chevauchée Vobiscum s'impose. Formé il y a de cela 11 ans, après de nombreux changements de line-up et deux albums, la bande au Comte Grimthorn est de retour avec « Berchfrit », pour le meilleur et pour le pire. La formation effectue un true black metal dans sa forme la plus primaire, aux accents aussi basiques qu'abrasifs.
L'enregistrement s'est déroulé sur plus de deux ans et bien qu'ils n'aient pas pu enregistrer les différentes parties au même endroit et au même moment, tout est cohérent. A défaut de saluer l'originalité de l'oeuvre, remarquons donc quelles difficultés les autrichiens ont gravi avec brio. Composé de huit hymnes aux racines du black métal nordique 90's, on retrouve tout ce qu'il faut dans « Berchfrit » pour qu'il soit « bien comme il faut ». Guitares tantôt froides tantôt épiques, basse quasi absente, batterie aux mid tempos aussi appréciables que ses blasts, le tout surplombé d'une voix criarde à souhait. Ça fait mal aux tympans hein ? Tant mieux, c'était le but. Malgré son apparente peau « passe partout », le manque de dynamisme dans les compositions viendra bien vite ennuyer l'auditeur. Il manque une petite touche de quelque chose qui donnerait son charme à Vobiscum.

Bref, une sortie roots qui attisera l'attention des adeptes du genre. Ni plus, ni moins.