Voici un concept peu commun. Niklas KVARFORTH, chanteur de SHINING, a décidé d’apporter sa contribution au premier opus d’HJARNIDAUDI en y enregistrant des parties voix. L’album disponible depuis 2006 en version instrumental ressort cette fois-ci dans un nouveau packaging. Cette contribution permettra sans doute une plus grande visibilité à Vidar ERSMESJÖ, multi instrumentaliste et à l’origine unique membre du groupe.

La base musicale de l’album est pesante, extrêmement lente et torturée. Les 3 morceaux s’inscrivent dans la durée allant jusqu’à avoisiner les 19 minutes pour Pain, le titre d’ouverture. Autant dire que tout se joue sur une ambiance peu enjouée. Les guitares prédominent avec leur son « crunchy » qui rappellent les productions des groupes de True Black. Quant à la batterie, sa présence est lointaine. Mais son importance est réduite car les tempos n’exigent pas non plus un batteur démonstratif.
Le chant de KVARFORTH, volontairement sous mixé renforce ce sentiment pesant que l’on a dès les premières notes de guitares. On dirait que KVARFORTH joue sur une omniprésence du chant comme pour perdre l’auditeur dans ses repères. Ses interventions tantôt gutturales, tantôt en voix « claires » donnent finalement une touche encore plus noire à cette production.

Il est clair que l’album s’adresse à un public averti. Ce n’est pas un groupe facile d’accès comme pourraient l’être d’autres du même courant. Ici nous nous rapprochons de l’extrême limite du style. C’est tout de même intéressant au moment où SHINING commence à prendre son envol que son leader revienne sur un album tel que celui-ci. Peut-être éprouve t’il encore le besoin d’expérimenter, de tester ses capacités qui lui permettent une intimité musicale et ainsi continuer à explorer les tréfonds de son âme…