Coucou les ptits loups, papa est de retour! Avec dans sa gueule rougie par le sang frais un bon gros morceau de viande bien sanguinolente histoire de rassasier toute la meute. Et on ne joue pas avec la nourriture! Catamenia, c'est un peu l'énigme du métal : avec une discographie de maintenant 8 albums, dont pas un n'est à jeter, avec une qualité d'écriture et de réalisation largement supérieure à de nombreux « grands pontes du black », pourquoi ce groupe n'est il donc pas plus sollicité? Relégué sur les scène secondaire des grands fest...et quand avez vous vu Catamenia en concert dernièrement chez vous? Incompréhensible...

Depuis ses débuts (en 1995!) les loups finlandais ont tout de même beaucoup évolués, apportant à leur black mélodique initial de nombreuses touches parfois death, parfois thrash, tout en conservant cette caractéristique sonore glacée et très agressive. Principale innovation sur "VIII the time unchained"? L'élimination pure et simple des claviers. Fini les nappes gelées de fond sonore, place à un son plus...direct!
Mais enlever les synthés ne signifie pas enlever tout aspect mélodique, bien au contraire, l'instrument change voilà tout. Le travail effectuée par les guitares explose alors, avec d'énormes rythmiques superbement appuyé par une basse aux qualités optimales (« Embody and Behold », où « efficacité » porte un nouveau nom). Quel bonheur de retrouver ces vocaux déchirés et ultra agressifs! Car malgré les changements de chanteurs, le groupe aura toujours eu à cœur de conserver cette touche identitaire. Les voici au sommet de leur forme, complétés désormais par des grunts et parfois un doublage en voix claire dont le rôle est de les faire ressortir davantage; et ça marche. Et même plus, "VIII The time unchained" est tout simplement redoutable. Le temps n'a en rien émoussé les crocs de la brigade des loups, bien au contraire, la voilà développant un son des plus percutant, remuant les tripes à grand coup de stalactite. D'accord, au milieu de cette avalanche (« Road of bones ») de neige et de lames, comment justifier la présence de la ballade « Fallen »? un arrêt aux stand peu judicieux et qui casse un peu le rythme de la course. Car tout va très vite, il y a du blast dans l'air et la production absolument sans faille ne transige pas.

Comme montré au cours de ses prestations live, le groupe s'autorise de petits à coté en fin d'album, montrant sa capacité à jouer autre chose qu'une musique de dragster; après tout, au bout de 8 albums, il est permis de se faire plaisir. Petite parenthèse donc avec une reprise de Faith No more et des clins d'œil vers les compatriotes punk d'Apulanta et Shitter Limited, c'est bon d'avoir des potes! I got the blues, l'album est terminé, déjà! Pas de problèmes pour se le repasser un coup, histoire d'avoir bien tout compris, et ça repars, à 100 à l'heure!