La persévérance est une vertu prometteuse que les allemands de Paragon Belial savent utiliser à leur profit. En effet, après 12 ans d’absence et seulement deux démos et un album, le groupe resurgit en nous livrant un nouvel opus détonnant, intitulé « Nosferathu Sathanis » dans la pure tradition black metal old school, La plupart d’entre vous ne connaissent sans doute pas cette formation germanique (moi la première) et pourtant les membres du trio ne sont pas des inconnus de la scène metallique. Andras Classen, chanteur/guitariste, est le vocaliste originel de Bethlehem (s’il vous plaît !), qu’il quitte en 1994 pour se consacrer à Paragon Belial. Il a également secondé Kvarforth au chant sur le premier album de Shining, « Within Deep Dark Chambers ». Quant à Zahgurim derrière les fûts, lui aussi a rejoint Bethlehem en 1998. Vous le voyez, on n’a pas affaire à d’illustres inconnus qui auraient glandouillé pendant 12 ans et Paragon Belial n’est ni rouillé ni inexpérimenté.

En jetant un œil à la pochette et au logo, un nom vient tout de suite à l’esprit, celui de…Dark Funeral (« Vobiscum Satanas »). Déçue, je m’attendais à du simple pompage des suédois, mais heureusement non, à mon grand soulagement. Par contre, tout comme Dark Funeral, il s’agit bien d’un groupe totalement inscrit dans la mouvance black metal des années 90. Les deux premiers morceaux, « Nosferathu Sathanis » et « 666 Calling of the dead », vous rentre directement dans le lard, par un black metal hargneux sans être ultra rapide pour autant. Quelques bons passages en ternaire y sont présents, très efficaces et mauvais pour les cervicales!! Après ces deux morceaux passant à la vitesse grand V, arrive l’excellent « Goatspawn », plus malsain et plus « Carpathian Forestien » que les précédents. Un passage sur ce titre rappelle d’ailleurs un peu « Dark Metal » de Bethlehem, en plus black et avec un meilleur son. Toujours dans une optique old school, les allemands n’hésitent pas à incorporer quelques touches thrash à leurs compos, comme c’est le cas sur « Black metal united and strong », concluant l’opus avec un solo aux tendances rock’n’roll. En règle générale, les riffs basculent du mid tempo à des rythmes plus soutenus. L’alternance des deux, pas forcément toujours amorcée de la même manière, rend cet opus efficace et sans longueur. Mention spéciale aussi, pour l’excellent morceau « Necromancer » (à mon avis le meilleur avec « Goatspawn ») et la reprise de Hellhammer, « Horus/Aggressor », en version plus courte.

En définitive, « Nosferathu Sathanis » est un album excellent, indispensable pour tout black metalleux amateur des années 90. L’ensemble est parfaitement dosé, oscillant entre des parties ultra efficaces et des ambiances plus malsaines quelques peu dépressives. Bien sure, Paragon Belial ne révolutionne pas le genre et n’en a pas l’attention, mais réussit à captiver l’auditeur tout le long de l’opus. On ne demande qu’une seule chose…encore !