Un gros riff bien lourd, des petits samples qui tournent en boucle, la recette a fait ses preuves et nombreux sont les chefs cuisiniers métalleux qui l'ont servi chacun à leur sauce. Bionic Angel a donc beau ajouter des aromates, les effluves qui se dégagent de Digital Violence ne sont pas sans rappeler des saveurs, pas forcément déplaisantes, mais bien connues.

Une grosse marmite de fonte est en train de bouillir sur la cheminée : une pincée de ceci, une cuillerée de cela, Bionic Angel, en sorcier attentif, touille régulièrement leur mélange de sonorité dans le but certain d'en tirer un élixir unique. Mais en mixant divers ingrédients, comment se fait il alors que le résultat soit déjà connu? Une fois...c'est une coïncidence; deux fois...un coup de chance; trois fois...un sabotage! Car le groupe pourra dire ce qu'il veut, ce qui ressort de Digital violence n'est autre qu'une soupe, velouté de Rammstein (« Live to die »), The Kovenant (« Stars and dust ») et Deathstars. Alors oui, bien sûr, un petit accord qui change par là, une touche de voix claire ou de chœur pour différencier un air particulier, voilà un exercice qui ferait penser à du travail de bon plagieur. En recopiant à quelques mots près une critique littéraire (ça sent le vécu), l'élève allait il tromper les correcteurs? Bionic Angel, en malins, utilisent donc avec brio tous les éléments ayant contribué au succès de leurs ainés et savent comment bourrer leur album de multiples éléments d'accroche. Titres électros/mélodiques remplis de petits bruits d'arrière plan (« Living a lie »), rythmiques mises en avant (« Pink ») sur fond de synthé ambiant, compositions façon tube radio (« Another day »), touche rock'n roll, il y en a vraiment pour tout le monde. Les échanges vocaux sont également nombreux, chant agressif et clair faisant jeu égal aussi bien dans leur répartition au sein des compositions que dans leurs étranges teintes un peu nasales (sans oublier des textes étranges où il est souvent question de sucer des bâtons...).
Appuyé par une bonne production, les allemands n'auront certainement aucun mal à enflammer les dance floor, aucun doutes là dessus, ni à satisfaire avec facilitée les fans du genre, mais tous ne seront pas dupes.