Les années 80 : son style vestimentaire et capillaire, le club Dorothée, le top 50, Jean Michel Jarre, le temps du tube unique, sacré soirée, E.T, les prémices du « Twix », et son école de heavy métal pur jus...Aux nostalgiques, Mystria propose en une heure un concentré de ces temps mémorables.
Se détacher de ces influences paraît difficile pour de nombreux groupes de heavy métal. Mystria n'échappe malheureusement pas à la règle, se jetant la tête la première dans le cliché rétrograde de toute une époque, à commencer par les intros en cris suraigus que beaucoup espéraient disparus à jamais. Il en va de même pour les effets d'échos apporté aux vocaux qui, plus que d'inspirer l'effroi et la décadence, font naitre un léger sourire aux coins des lèvres pendant que l'auditeur, touché, repense en soupirant à ses vieux Judas Priest.
Heavy métal à grosses rythmiques et riffs thrah dynamiques, "The Dark Crusade" se lance par moment dans des envolées étrangement approximatives, où tous les éléments se mélangent d'une manière assez aléatoire, voir inaudible(« The witch »), créant par moment un effet progressif à première vue pas toujours volontaire. Les compositions dégagent ainsi un net manque de structure et de cohésion (« The dark crusade »), tout comme (et c'est étonnant) les solos guitares eux même qui paraissent s'emmêler les cordes. Les musiciens jouent ils chacun de leur coté sans s'écouter? Mêmes commentaires sur la production carrément laissée en liberté dans les champs, la palme étant attribué au livret à la police de caractère variable, aux lignes décalées, aux chansons rangées dans le désordre et aux fautes d'orthographe garnissant le tout (« offre spécialle », « singuer »...) signes révélateurs d'une réalisation à la va vite.
Y a t il un pilote dans l'avion? Y a t il eu tromperie sur la marchandise? Le groupe a t il vu le produit fini en main? Mais retour à la musique pour poursuivre un cheminement long et plutôt laborieux malgré une bonne volonté qui se distingue : car si Mystria s'engage sur la voie louable de jouer la musique qu'ils aiment, le résultat n'en paraît que trop précipité, et par conséquent totalement raté.