Second album de LUCA TURILLI, qui succède au très prometteur « King of the Nordic Twilight », ce « Prophet of the Last Eclipse » est nettement plus axé symphonique et ce pour le plus grand bonheur des fans de Stratovarius (dont la voix est proche) et Rhapsody ‘in fire’ (groupe du guitariste). Nous noterons que Sascha Paeth est à la basse mais également aux commandes de la production, sans faille, il va s’en dire.

Que dire d’un tel opus conceptuel à souhait ? Vous serez baladé durant les 50 minutes de cet album dans un univers « fantasy », et dans un tourbillon heavy metal de très grande classe. Le tout regorgeant de symphonique et neo-classique. Certains titres font penser à du Avantasia (« Timeless oceans »), d’autres à du Stratovarius, bref, question originalité par rapport au style, c’est pas encore ca, bien que le synthé mette des touches plutôt avant gardistes dans son instrument. (Des groupes comme Dol ammad par exemple font beaucoup plus preuve d’audace et d’originalité pour un style assez proche). Par contre coté technique c’est un sans faute absolu, avec des changements de rythmes, des breaks, une orchestration symphonique grandiloquente, des petits solos progressifs dignes d’un extra terrestre, bref, c’est du très grand art. Chaque compo apporte sa pierre à l’édifice du power symphonique, que se soit dans le heavy speed, ou dans des titres plus relax, pour ne pas dire ballades. Vous trouverez même un surprenant titre d’inspiration folk, avec flute de pan et une rythmique parfois atypique pour le style (« New century’s tarantella »).
Vous ne passerez pas à coté du bouquet final avec un titre de presque 12 minutes, le titre le plus riche, le plus pêchu de l’album, le plus symphonique également. Double grosse caisse, ca déboule avec des riffs assassins et une orchestration magistrale avec des cœurs de toute beauté. Cette fois quelques samples plus futuristes se glissent subtilement ici où là, et apporte un plus indéniable. Tout y passe, breaks au piano façon neo-classique, arpèges harmonieux, chorus puissants, cavalcades et chevauchées fantastiques, en un mot, une sorte d’opera heavy/sympho en 12 minutes.

Respect, le mot est lâché. Cette œuvre est un vrai petit bijou qui s’inscrit dans une suite logique et qui n’a pas fini de vous dévoiler ses secrets, notamment avec l'album suivant « The Infinite Wonders of Creation » de 2006 qui vous attendra au tournant. Magistral !