Nous avions été parmi les premiers en France à découvrir le groupe grec Dol Ammad, et leur fantastique heavy / sympho / electronique. Groupe rare, précieux et hors norme, dirigé par Thanasis Lightbridge, Dol Ammad est assez mal connu – faute de distribution suffisante – mais rien n’arrête le compositeur ‘fou’ et le voici dans un second projet qu’est DOL THEETA. Thanatis est ici accompagné de la chanteuse Kortessa et de Dim (guitares) venus de Dol ammad, bien entendu. Mais où l’expérimentation sonore va-t-elle bien s’arrêter ?

Dol ammad était très axé heavy speed symphonique, avec des cœurs, des refrains sortis de nulle part, des orchestrations digne des plus grands operas et des sonorités très futuristes. Ici, Dol theeta suit un chemin parallèle, mais néanmoins différent. Le chant – soprano - féminin est de toute beauté et me fait parfois penser à la douce Liv kristine, parfois le groupe se rapproche également de Theatre of tragedy dans le coté le plus ‘soft’. Mais c’est sans compter sur le talent de composition et musical en plus. Car on reste totalement submergé par ces synthés échappés d’un Vangelis façon Blade runner, et des notes extra galactiques encore pas connues sur Terre. Cette ode à l’univers vous plonge dans un voyage sidéral dont il est impossible de revenir, tellement le chant des sirènes d’Orion ou du Centaure vous captive.
Présenté comme du « cosmic metal opera », cet album est un savant dosage entre électronique (parfois même façon easy listening / electronica comme sur « every goodbye »), ambiances atmosphériques et metal grandiloquent. Ce trio va vous subjuguer avec leur originalité hors du commun, et les mélodies imparables qui parsèment ce voyage sonore. Vous aimiez Dol ammad pour la fougue heavy/symphonique futuriste, vous aimerez Dol theeta pour son coté plus relaxant, plus posé et plus « cosmique ». Pas de basse, vu que le synthé prend une place primordiale, mais néanmoins une vraie batterie et une guitare électrique, de quoi rassurer les musiciens.
Parfois la musique est si captivante et envoutante, qu’il est difficile d’en parler et surtout de l’écrire, car elle se vit. Elle se partage, et dans le cas présent, ne demande qu’à envahir votre espace vital, afin que vous ne voyiez plus le metal de la même manière, trop traditionnelle et formatée.
Ici tous les codes s’envolent - une fois de plus-, et ce risque, cette originalité incitera et inspirera je l’espere tous les musiciens qui tournent en rond sans trouver la lumière et la voie.
Un objet céleste, digne des dieux métalliques.