Nombreuses sont les chroniques commençant par « Peu sont ceux qui connaissent tel groupe, et bien à tort »...une phrase qui pourrait une nouvelle fois être utilisée en ouverture de la critique de la nouvelle démo de Neo Cultis. Presque 10 ans d'existence et seulement 2 démos et un album, en général de telles statistiques signifient pour un groupe une suite de galères et de doutes sans nom. Mais au delà des chiffres, il y a la musique et des personnalités qui s'y accrochent. Remercions donc la formation tricolore d'y croire et de poursuivre avec "The 3rd experiment : sex, hate and necrophilia".

Le mélange de sonorités industrielles, électroniques avec une bonne dose d'agressivité n'est plus nouveau en France, les faits sont déjà bien établis. Pourtant, Neo Cultis œuvre dans un registre sonore peu banal sous les latitudes de l'hexagone. Sur "The 3rd experiment", pas d'electro punk, pas de Punish Yourself ni de Tamtrum, il ne faut effectivement pas longtemps pour comprendre de quoi il est question ici : de métal extrême. Atmosphères glaciales et très sombres, growl naturel agressif, programmation abrasive, pour ceux aimant avoir un point de repère, dans l'idée Neo Cultis se place plus dans des sonorités aperçues dans la vague de black electro du début des années 2000. S'il y avait une image pour récapituler les évènements se produisant sur ce disque, le décor de la chambre froide du boucher, ou de la morgue (comme le montre l'artwork) paraitrait effectivement bien adapté. Dépouillées de tout superflu, les compositions tapent fort, martèlent, agressent (« Unleash the dog »). Baignée dans un ensemble sonore très métallique (« The black trinity ») cette sensation d'être congelé sur place se voit accentuée par les ajouts de musiques synthétiques en arrière plan, malgré un son de ces dernières parfois un peu « rétro » . La qualité sonore médiocre de l'enregistrement laisse malheureusement peu de crédit aux autres participations instrumentales et c'est bien dommage, car en 5 titre Neo Cultis avait fait le plus dur en proposant une très bonne accroche et une réelle proposition sonore. C'est effectivement la frustration qui tombe au bout de 15 minutes et d'une fin abrupte, plus de matière n'aurait pas été de refus.

De bonnes idées, de la conviction, une certaine prise de risque et une bonne dose de rage, voilà ce qu'il se dégage de cette nouvelle démo. C'est déjà pas mal me direz vous...Neo Cultis tâterait il le terrain avant de s'engager dans un projet de plus longue durée? Si oui, la base est solide, il est temps de construire.