Le plus vieux et le plus « true » des groupes de Black métal finlandais est de retour une fois de plus. N’ayant pas remplit son « quota » de sorties en 2008 (ceux qui suivent de près ce groupe savent de quoi je parle), ils décident de se rattraper en nous balançant dans les dents un double album dont la durée dépasse les 1h20min…

Et quel album les enfants! Heu non en fait on va coucher les enfants car les riffs de Shatraug (guitariste et membre fondateur) sont décidément toujours aussi torturés et malsains. Horna fait d’ailleurs partie de ces rares groupes dont les sorties se suivent et se ressemblent sans que l’on s’en lasse vraiment. Il faut dire que les atmosphères des compos du groupe sont toujours très efficaces et ce nouvel album ne déroge pas à la règle.
Non, Horna ne réinventera pas le Black Métal, le sympho, ils laissent ça à ceux qui savent en faire, l’indus-Black n’en parlons pas, et le Black’ n Roll auquel quasiment toute la scène norvégienne a succombé ne touchera jamais l’intégrité de ce groupe. On pourrait s’offusquer d’un tel manque d’envie d’innover ou d’avancer, mais pourtant on ne peut que se taire et respecter… Le plus étonnant c’est que Horna n’a paradoxalement jamais vraiment explosé malgré un nombre incroyable de réalisations. En même temps souhaiteraient-ils être davantage exposés? On l’imagine difficilement tant le groupe se réclame underground. « Sanojesi äärelle » ne déroge donc a aucun code du true Black, et les amateurs en seront ravis. Techniquement on reste aussi dans l’esprit, avec un niveau juste suffisant, légèrement camouflé par une prod un peu crade qui sied parfaitement au genre et à l’esprit des compos.
Quant à la voix de Corvus, elle est un monument de haine crachée à la face de l’humanité sur fonds de riffs de guitares à la fois mélodiques, malsains et captivants.

Horna reste fidèle à ce qu’il a toujours été… Un groupe de True Black bien au-dessus de la moyenne à qui il n’a toujours manqué que la nationalité pour être pris en considération par tous. A ceux qui ne prêtent pas attention à ce genre de détail, je ne pourrai que recommander « Sanojesi äärelle », un album très réussit et captivant qui sait allier quantité et qualité… C’est tellement rare de nos jours!