Les gens du Nord nous surprennent toujours un peu quand même dans les démarches musicales bien métalliques. Dans cette optique, nous avons aujourd'hui WILD KARNIVOR, quatuor se présentant avec un certain death/thrash personnalisé qui monte, qui monte depuis l'an 2000 mais surtout depuis son premier opus de 2006 "Embryon" qui s'est fait bien remarquer et apprécier dans les salons métal de l'hexagone avec une certaine originalité dans ses compositions.

Cette originalité est encore plus présente dans leur nouvelle rondelle "Aeternum Vale" qui éclate au grand jour en ce début de l'an 2009. Si vous restez cantonnés dans un thrash-death classique, bien envoyé, mais restant dans une certaine ligne de conduite sans surprise, passez votre chemin, vous risqueriez d'être déroutés, quoi que ? Par contre si vous aimez être provoqué par des recettes inattendues et un peu alambiquées, la dernière oeuvre death n' roll etc... des sauvages du Nord est faite pour vous.
Alors maintenant que nous sommes entre gourmets, savourons pendant presque une heure le menu gravé sur le CD. La formation sait ce que veut dire varier les plaisirs, alors entre les parties de gros death qui tâche, vous aurez des entremets au gôut prononcé de core, de stoner, de jazz et de prog, sans oublier bien entendu ce bon vieux rock n' roll incontournable. Le chant growlé est en en français SVP, et le frontman arrive à nous faire comprendre les paroles, surprenant dans le style ! Les parties de guitare, electriques ou acoustiques, sont bien mises en avant, la basse est omniprésente de de ce côté là, ça joue pour une fois.

Un petit survol de quelques titres ne sera pas de trop pour vous guider dans ce labyrinthe musical proposé ici. Après une intro style usine de la peur, nous avons du heavy/thrash qui décorne avec des soli de guitare70's et la voix death old-school pour le morceau "Aeternum Vale". On continue avec du death n' roll sudiste, du bon rock avec le saxo fifties omniprésent ("Torture"). "Le Livre" nous offre une intro genre incantations thibetaines et nous fait savourer ensuite une guitare aventureuse se lachant en prog, puis devenant saturée et sifflante voire hurlante tout au long de la compo. Avec "L'Appel" on repart en thash jazzy avec toujours ce saxo insidieux et bien sur de la gratte acoustique en prime. Pour terminer voici "Devotion" morceau thrashcore speedé ou lourd selon le tempo utilisé en alternance. long titre se terminant en instrumental avec des sonorités glacées, lancinantes, presque indus.

Malgré les 11 titres au compteur, l'audition est presque rapide, tout cet entrelacs de sonorités décapantes et à certains moments ensorcelantes, ont eu raison de moi. Je ne puis que repasser en boucle "Aeternum Vale" éternellement. C'est le piège infernal qui se referme sur mon cerveau lavé de toute autre démonstration métallique depuis un moment. Le mariage entre les 70's, 80' et l'an 2009 est classiquement prononcé pour le pire ou le meilleur, mais en ce qui me concerne je vais opter, comme vous sûrement, pour le meilleur dans ce cas précis.