Between the Buried and Me. Un nom à rallonge qui n’a cependant pas empêché les 5 américains de se faire connaître et surtout de remporter un franc succès dans leur pays d’origine, qui leur permit d’enchaîner assez rapidement les albums. « Colors » étant le 4ème. Pas mal pour un groupe formé seulement en 2000, et finalement pas si étonnant quand on entre dans le vif du sujet.

En effet ce qui frappe dès la première écoute, c’est l’incroyable créativité du groupe qui accumule un nombre incroyable d’influences qui les rend assez difficilement catégorisables. On pense pèle mêle à Muse, The Old dead Tree, Dream Theater, Gojira, Death, Cannibal Corpse, Necrophagist, et bien plus encore, certains passages allant vers les musiques du monde ou encore le classique. Je vous vois froncer les sourcils et vous demander « mais qu’est ce qu’il raconte? C’est du death ou pas? ». Question légitime à laquelle on peut répondre oui, car la base musicale est belle est bien death métal, mais, car il y a un mais, Between the Buried and Me c’est bien plus que cela. C’est une aventure à part entière, unique en son genre ou une intro au piano à la Muse, débouche sur un passage plus métal prog que n’aurait pas renié Opeth avant de nous en mettre plein la gueule à grand renfort de gros blasts et de guitares mêlant les performances rythmique de Gojira à la technicité de Necrophagist, et je ne vous parle même pas de cette basse complètement folle. Vocalement, l’étendue de Tommy Rogers est tout simplement impressionnante, allant de la voix rock chaude et suave jusqu’au chant death guttural en passant par des hurlements plus hardcore. Techniquement, pas de doutes possibles, on tape dans du très haut de gamme ici, mais la plus belle performance reste sans doute le fait de faire coïncider tous ces éléments de manière naturelle, et d’avoir su pondre une musique tantôt belle et technique, tantôt ultra violente, parfois plus planante, mais en tous points originale et cohérente. Le fait d’incorporer des éléments très mélodiques et rock rend les morceaux encore plus captivants, et permet de véhiculer différentes émotions au sein d’un même morceau, ce qui est assez prenant. Niveau sonore, c’est impeccable, et le fait de travailler avec le même producteur (Jamie King) depuis leurs débuts, n’y est sûrement pas pour rien. Reste une pochette assez déroutante qui semble plus s’adresser aux fans de Pink Floyd qu’à ceux de Cannibal Corpse… pas si bête, vu que les fans du premiers groupes sont sûrement bien plus ouverts que la plupart de ceux du second, après on aime ou pas, par contre une chose est sure, ce n’est pas grâce à cet Art Work que le groupe séduira ceux qui ne les auront pas écouté auparavant.

Phénoménal est finalement l’adjectif le plus à même de qualifier « Colors », un album brillant et barré, ou Between the Buried and Me déploie très largement ses qualités artistiques. Certains vont adorer, d’autres détester. Une seule chose est sure, peu resteront indifférents. A savourer sans modération en attendant quelles surprises nous serons réservées sur le prochain opus!