Pour ceux qui ne connaissent pas les cultes - et pourtant au succès mitigé - GREEN DOLLAR COLOUR, sachez que KORITNI, n’est autre que la reformation du groupe franco-australien, qui eut lieu il y a quelques années de cela. Pratiquant un Hard-rock influencé par AC/DC et nombreuses autres figures du style la musique de ces derniers reste d’une fraîcheur sans limite et le groupe signe avec « Game of fools » un retour magistral.

La chose la plus géniale sur cet album reste sa structure d’ensemble. Dès que le groupe risque de s’étendre un peu trop sur le Blues, il rebascule dans quelque chose de plus Heavy et vice versa. Néanmoins, il s’agit bien du groupe avec une identité très forte, en partie due à l’énorme personnalité de ses deux membres majeurs à savoir Lex Koritni le chanteur et Eddy Santacreu, le guitariste. Tout deux se détachent par un feeling qui leur est propre. Le premier accompagne chaque chanson d’une voix chaude, qui se module avec une facilité déconcertante afin de coller parfaitement à la chanson.
Prenons l’exemple de « The Devil’s daughter », où lors d’une introduction dépouillée la voix est emportée par une frénésie qui l’amène jusqu’aux hurlements. Lex Koritni nous offre quelque chose de très fort émotionnellement sur tout cet album. Le second, lui, est assez talentueux pour que chaque plan proposé soit toujours très accrocheurs, avec une mention spéciale aux riffs les plus Heavy toujours très groovy, bref le sens du riff est indéniable. Ses solos sont aussi dans l’ensemble très bons, quoiqu’un peu trop rares. Un des meilleurs étant le premier de « Tornado dreaming », mélancolique et simple.
En ce qui concerne la production, cette dernière est très bonne. A la fois moderne, car la prise de son est extrêmement propre et à la fois assez ancienne dans la mesure ou le son n’est pas spécialement sur mixé et que le tout sonne de façon très organique. Finalement, c’est ça KORTINI : une sorte d’alchimie judicieuse entre du vieux et du neuf (même au niveau musical, certains titres comme « Keep me breathing » pourraient même avoir des accent Pop anglaise on ne peut plus moderne), d’où un résultat toujours détonnant. KORITNI est avec « Game of fools » véritablement impressionnant. A l’heure actuelle, où l’on serait tenté de croire que le Hard-rock est un style mort, il parvient à nous prouver tout le contraire en tenant un album de plus de cinquante minutes, soit treize chansons, sans qu’il n’y ait jamais la moindre redite. Cela fonctionne en raison de la multitude des influences, de la légère folie qui règne et sûrement de la sincérité du groupe.

En conclusion, avec ce nouvel album GREEN DOLLAR COLOUR/KORITNI marque un excellent retour. « Game of fool » s’avère être un nouvel opus intense, mélodique et riche. Espérons qu’il permette enfin au groupe de gagner la reconnaissance qu’il mérite.