Par un curieux hasard, je reçois en même temps deux groupes qui portent le même nom, Assaulter. L’un est australien, l’autre français. Intéressons nous tout d’abord à la formation française, qui existe depuis 1992 et qui navigue malgré son age avancé dans l’underground le plus total…

« Freaks Inside » n’est que le deuxième album du groupe, le premier, « The Last Rest », étant paru en 1997. Les musiciens, qui ont fait une pose de plusieurs années, décident de remettre en marche leur bébé et proposent onze titres d’un thrash 100% estampillé années 80. Vu l’ancienneté du groupe et l’expérience des musiciens, je m’attendais à déguster une musique aboutie au style bien trempé, mais quelle ne fut pas ma déception ! Pourtant les quelques morceaux tirés de leur premier méfait que j’ai pu écouter étaient plutôt sympas, notamment « Genetic Investigation » (pour lequel Assaulter a tourné un clip), mais force est de constater que les 5 compères n’ont pas évolué d’un pouce. Les compositions de « Freaks Inside » sont poussives, les riffs vraiment peu inspirés voir maladroits, on peut aller jusqu’à dire qu’il plane sur cette galette un parfum d’amateurisme plutôt dérangeant. Un comble pour des musiciens de cet age ! On pense tantôt à du vieux Slayer, tantôt à du Kreator, voir à ADX, mais quelle que soient les inspirations du moment, les compos se montrent bien peu excitantes et empruntent des schémas archi classique.

Pourtant, sur des morceaux plus aventureux comme « I Didn’t Know What It Was Before » ou « Blackness Of My Soul », le groupe nous montre qu’il est capable de développer des atmosphères pesantes assez réussies. Mais il n’exploite pas ce filon et se cantonne à un thrash mou sans surprise bâti à coup de riffs et de soli bien maigrichons. Par ailleurs, la production ne les aide pas du tout, les guitares ne possèdent en effet aucune consistance et se montrent plus grésillantes que puissantes.

Beaucoup de défauts donc pour ce second album, « Freaks Inside » a toutes les chances de passer totalement inaperçu au milieu des bonnes sorties qui s’accumulent tous les mois. Le groupe doit sérieusement se remettre en question s’il veut espérer se faire une place dans le peloton de tête des formations françaises, car pour l’instant sa musique sent réellement le sapin…