Abandonnons sur le champ le débat « Theudo et implications idéologiques ». Même si leurs aspirations spirituelles ont fait parler d’eux dans la presse de leur pays, c’est sans jamais réussir à amasser suffisamment de preuves pour aller plus loin que le pamphlet judéo-chrétien – sans doute affolé par un concept païen autrement plus solide que leur lie déjà vieille de plus de deux millénaires.

Et si je commence par là c’est parce que « Cult Of Wuotan » c’est clairement ça, une ode à la mythologie et aux croyances païennes. On aura beau dire ce que l’on veut des thématiques sulfureuses abordées dans l’album, les anecdotes inconnues de la chute de l’empire romain et les échos de guerriers germaniques favorisent l’aspect culturellement enrichissant de l’album. Outre ce chapitre dont je ne puis que vous conseiller une lecture approfondie et vous laisser maître niveau interprétation, intéressons nous à la musique. Un pagan métal parfaitement exécuté, d’une originalité malheureusement vite discutable malgré la foule de techniques employées. L’assise rythmique des compositions n’aidant pas, c’est rapidement d’une seule oreille qu’on va se laisser porter par les longs riffs épico-pagan. C’est donc sans grande passion qu’on va se laisser emporter dans les sillons de ce « Cult Of Wuotan », sillons aux bords un peu trop carrés et comme pas assez boueux… Ne craignez pas non plus quelque chose de vu et revu. Teintés d’un caractère bien singulier, les riffs de guitare font mouche. Ils donnent à l’album sa Theudo’s touch. Les claviers également, même s’ils ne sont pas d’une particularité percutante, ils révèlent aux compositions leur cachet grandiloquent pas désagréable. Seulement voilà, c’est dans l’attente d’une envolée guerrière qu’on restera tout au long de l’album. L’envie de se faire martyriser entre deux guerriers, de se prendre en plein visage un mélange de poussière et de sang, mêlés à la sueur et à l’odeur de mort… C’est tout juste cet étendard énervé qui manquera aux quelques 50 minutes de l’écoute.

Malencontreusement c’est les tympans hagards que je quitterai cet album, avec l’âpre goût du pas fini, d’un manque d’épices latent. Phénomène somme toute assez déstabilisant au vu des textes de l’album. A n’y regarder que ça, on aurait pu s’attendre à un album autrement plus puissant. Néanmoins …si les chrétiens mettaient autant de foi dans leur croisade que Theudo, alors peut-être qu’ils remporteraient une plus large audience … d’ici là, ayez crainte, Wuotan n’est plus très loin.