IDEAS, soit l’art d’être conventionnel est pourtant original du point de vue conceptuel. En provenance de Hongrie, ce groupe de Power-métal symphonique, à première vue ne propose rien de spécialement transcendant, pourtant après une écoute de ce double cd, il devient très attachant.
Quelle est donc la singularité du combo ? Son double album n’est en réalité qu’un album : les chansons sont les même sur chaque Cd, à la différence près que le chant est sur le premier en hongrois et en anglais sur le second. Coup commercial ou démarche artistique ? La question est posée, néanmoins, IDEAS assume une position particulière qui d’emblée lui confère un côté sympathique.
Fort heureusement, cette posture est surenchérie par une musique puissante qui joue de façon habile avec tous les codes des groupes de Métal à chants féminins. Envolées épiques et lyriques côtoient des moments intenses de Heavy « Rhapsodique », où la double pédale va à toute vitesse, pour un résultat toujours un peu prévisible mais qui ne manque pas d’effet.
Associons à tout cela une production de très bonne qualité, qui permet au son d’être extrêmement spatial, c’est-à-dire que le son d’IDEAS est doté d’une ampleur importante d’où beaucoup de crédibilité pour un son très grandiloquent. D’ailleurs le traitement des voix et des choeurs, peut très clairement nous rappeler certains films de fantasy hollywoodiens. Néanmoins, aucune fragilité. Certains groupes font des maladresses en s’attaquant à ce style, mais cela n’est nullement le cas avec nos hongrois dont les mélodies ont toujours un impact fort.

Ce qui marque le plus dans cet album sont les variantes au niveau du son des instruments. Les guitares, ainsi que la basse, empruntent des sons des fois très tranchants, puis beaucoup plus ronds, voir clairs. Bref, nous voyons bien que le groupe s’est questionné quant à la tessiture de sa musique et, finalement, le travail du mixage n’est pas superflu puisqu’il garantit véritablement la couleur de l’album. Lourdeur et mélodies se côtoient dans une alchimie remarquable. Enfin, je préconise d’avantage la version hongroise de « Phoenix » puisque la langue maternelle du groupe est un meilleur vecteur émotionnel et surtout parce que ce cd contient une chanson supplémentaire, vraiment très bonne. Rares sont les albums de ce genre qui en une heure ne font jamais le moindre faux pas ni le moindre temps mort.

En conclusion, « Fonix/phoenix » est un album très contrôlé, que le groupe aura passé cinq ans à écrire. De fait, nous voyons bien qu’il a été très justement réfléchi d’où un impact à chaque moment. Nul doute que les amateurs de Heavy comme ceux de métal à chant féminin tel que NIGHTWISH apprécieront.