Après huit années d’absence, le combo de Heavy-doom suédois SEMLAH est de retour. A nouveau très sombre ce second opus éponyme est toujours signé par le bassiste Tommy Wilbur (ex-COUNT RAVEN) qui visiblement est au meilleur de sa forme. Qu’en est-il donc de cet album ?

La musique de SEMLAH, pour la situer, est ce que serait CANDLEMASS sans clavier : un Heavy plombé et intense sans fioriture. La tendance générale de cet album est un Heavy-rock, lent et efficace, où importe surtout la qualité du riff. Le son des guitares est gras et baveux et nous ramène aux sources du genre, entre autre BLACK SABBATH. A cette racine assez traditionnelle viennent régulièrement se greffer des breaks instrumentaux où les guitares deviennent grinçantes (« Axioms of life » du haut de ses très intenses huit minutes), ou de sympathiques plans acoustiques.
Par ailleurs, la lenteur ne signifie par que la technique est mise à l’écart, surtout en ce qui concerne les solos de guitares qui nous prouvent un savoir faire indéniable. Il est amusant d’ailleurs de voir comment ce même guitariste parvient à jouer avec plusieurs tessitures de son. Par exemple dans « Perennial movement III », ce dernier ouvre un solo dans un registre assez Rock puis vers le climax de ce dernier, le son bascule dans quelque chose de beaucoup plus strident, droit emprunté au Heavy scandinave. Bref, quoiqu’il arrive, il parvient, pour le genre pratiqué, à proposer des plans vraiment percutants. Il en va de la même pour la basse qui est un vrai caméléon, tantôt pleine de groove, puis d’outre-tombe l’instant d’après, comme cela est dans l’excellent « My spirits fail ».
On apprécie également les passages acoustiques, dont les sonorités empruntent très clairement à la musique Folk. Nous sommes même quelques peu surpris lorsque certaines lignes de chants s’inspirent de musiques arabisantes. Certes, ces passages sont relativement rares, mais ils constituent l’identité de cet album et lui donnent sa couleur si agréable. D’une façon générale, le chant est un peu conventionnel quoique efficace. Le coffre est important et nous sommes à mi-chemin entre le Heavy et le narratif, les amateurs de GRAND MAGUS comprendront.

En conclusion, SEMLAH nous délivre en une heure un assaut très convainquant, jouant parfaitement avec tous les codes du Doom. Bien que l’album soit varié et très agréable on regrette qu’il n’y ait pas eu à quelques moments un peu plus d’audace. Espérons juste que nos musiciens seront moins longs avant un prochain album.