A peine un an après la naissance du projet, KALKI AVATRA sort son premier E.P « mantra for the end of times.» A vrai dire, c’est plutôt logique puisqu’il s’agit de l’œuvre d’un seul homme, Hell-IO-Kaballus entouré pour l’occasion d’un bassiste et d’un batteur de session. Que ce soit la voix, les guitares et la programmation, Hell-IO-Kabalus s’est chargé lui-même de tout cela. Et bien entendu, en tant que seul maître à bord, le travail de composition et d’écriture est aussi de son fait. Lorsqu’un seul homme décide de travailler comme cela, on a deux résultats possibles. Soit le disque se révèle être le fruit d’un vrai labeur et l’œuvre finale est bonne. Soit, c’est l’inverse. KALKI AVATARA rentre dans la première catégorie, sans aucune hésitation.

Ce disque est vraiment un travail personnel. Il n’est pas évident de le faire rentrer dans une catégorie spécifique. Il y a une touche de Black metal assez prononcée mais ce n’est vraiment pas la seule influence représentée. L’intérieur de la pochette et le nom du E.P donnent une piste avec ses nombreuses références à l’Indes et ses croyances. Ce groupe me ferait penser, dans sa démarche à ce qu’avait fait en son temps GOLDEN DAWN avec l’album culte « The Art of Dreaming.» Mais ici, les tempos sont beaucoup plus lents, pas de blast beat mais beaucoup de lourdeur et d’ambiances « exotiques ». Si au premier abord ce disque peut être quelque peu rebutant, avec plusieurs écoutes, on finit par vraiment rentrer dans cet univers très spécial. « Ecouter ce disque dans un état psychique altéré peut entraîner de la tachycardie ou une perte de la réalité. » C’est une phrase écrite sur la fiche de présentation du groupe sur le site de son label. Peut-être qu’un jour elle remplacera les vignettes « parental advisory explicit lyrics », mais bon d’ici là, il faudrait tout de même prouver sa véracité. En attendant, il est vrai que l’atmosphère de ce E.P. est vraiment particulière sans tomber dans le glauque. A écouter « Awaiting the Golden Age », on est quand même loin de la noirceur de certains groupes de black.

« Purification » pourrait être le titre phare de ce disque dans la mesure où il rassemble le plus éventail d’influences. On y trouve à la fois rythmiques de guitares toutes en lourdeur, guitares acoustiques très mélodiques et des arrangements au clavier très riches de notes et de nappes. La technique du multi instrumentaliste se vérifie surtout dans l’utilisation du clavier. Les guitares électriques sont plus en soutien. Tout est dans les arrangements des claviers, de la diversité des sons… Si la richesse musicale n’est pas à prouver, peut-être qu’un chant un peu moins torturé serait plus appréciable. Mais cela est variable selon la sensibilité de chacun.

« Mantra for the End of Times » appartient à la catégorie des OVNI de la scène black metal, difficilement classable, excessivement personnel et original. Si ce projet attire l’attention des bonnes personnes, il y a des chances pour qu’il marque les esprits et avance d’un grand pas.